L’être humain du vingt et unième siècle recyclera… ou ne sera pas. Il sera un homo anacyclismus.
Cette sentence est sans doute outrancière, mais elle est pourtant confirmée — à peu près quotidiennement — par l’actualité sociale, politique et environnementale de nos sociétés. Les espaces consacrés au recyclage se multiplient dans l’espace public et semblent destinés à dépasser en nombre les espaces consacrés à l’entreposage et à la destruction; les discours visant à sensibiliser les citoyens à l’importance — à la dignité — du recyclage se font quant à eux de plus en plus insistants, faisant naître un sentiment de culpabilité chez ceux qui ne se plient pas à leurs exhortations.
Du fait de sa présence soutenue, la dimension environnementale du recyclage est la plus connue, mais elle n’est pas, et n’a jamais été, la seule. À partir du moment où l’on considère le recyclage comme la réutilisation de ce qui a déjà servi (que l’usage ultérieur coïncide ou non avec le premier), la culture dans son ensemble devient un gigantesque terrain de jeu.
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Cet article a d'abord été présenté dans Philo & Cie, n.4 en 2013.
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