réappropriation

Présentation: de l'assignation à l'éclatement

L’ensemble des textes révèle en effet la lente transition qui s’opère tout au long du XXe siècle. Aux figures de femmes clichées et asservies s’ajoutent des modèles de femmes plus audacieuses, moins conformes, dans un nombre croissant d’œuvres (picturales, cinématographiques et littéraires), de discours et de médias et ce, tant en Amérique du Nord qu’ailleurs dans le monde.

«Under my mother’s house»: emprise maternelle et formation identitaire dans «At the Bottom of the River» de Jamaica Kincaid

Si l’Histoire et les canons littéraires regorgent de mères tues, maudites ou canonisées, «At the Bottom of the River» accueille une voix maternelle ravivée qui brouille les limitations binaires. Transitant entre agente du patriarcat et amante préœdipienne, elle s’érige dans ses oscillations et ses paradoxes. Cette inconsistance s’avère néanmoins confrontante pour l’enfant en quête de modèle, de pilier, et qui, dans l’espace du récit, ne peut compter que sur ce seul accompagnement. En effet, comme ombre patriarco-coloniale, le Père ne se remarque que par son absence. Jamais ne vient-il activement perturber la dyade ni prendre parti dans l’évolution identitaire de la fille.

Le monstre où l'on catche: Frankenstein dans l'arène de la lutte professionnelle

Même si ce scénario n'a pas été envisagé par Shelley, un lutteur Québécois cinquantenaire du nom de Pierre-Carl Ouellette s'est chargé de restaurer la réputation de Frankenstein dans le monde de la lutte professionnelle. Intitulant son retour au ring après une carrière fulgurante de «reconstruction», PCO se met maintenant en scène comme une créature recomposée. Accompagné de son docteur personnel Destro, PCO utilise d'habiles rappels à l'histoire de Shelley pour construire le récit de ses combats.

Quand Aristote s'en mêle: une analyse de discours sur quelques polémiques théâtrales récentes

La présente communication a comme point de départ l'idée que «le théâtre depuis Aristote n'a jamais complètement cessé d'être encadré par des lois guidant et politisant le processus créateur». En 2018, les débats entourant les pièces Slāv et Kanata ont retenu l'attention médiatique durant près de deux mois. «Au sein de la vaste production de discours qui sont énoncés dans l'espace public durant les polémiques», la participante observe «une surreprésentation du regard aristotélicien sur la littérature, qui est un regard prescriptif et normatif sur l'art».

L’appropriation culturelle et la liberté de création à l'aune du droit

Est-ce que l'appropriation culturelle est un concept juridique? Est-ce que le droit a à intervenir ou est-ce uniquement une question politique? Le participant soutient que l'appropriation culturelle pourrait devenir un concept juridique, mais nous entretient sur les bienfaits et les dommages de ce déplacement sur la liberté de création.

De la friche au jardin: Parcours d'une résilience dans «Le Pays où les arbres n'ont pas d'ombre» de Katrina Kalda

Que reste-t-il de la nature luxuriante dans un monde soumis à la production industrielle sans limite et sans égard pour le vivant? Comment survivre dans un environnement où tout, de l’air que l’on respire à l’eau que l’on boit, en passant par la nourriture que l’on mange, est empoisonné par la pollution? Est-il possible, dans ce système axé sur l’utilisation à outrance de l’ensemble des ressources, humaines comme naturelles, de développer un projet qui serait en harmonie avec le monde non-humain?

Maison et frontières en transition dans «Into the forest» de Jean Hegland

«Home sweet home», «There’s no place like home», «Home is where the heart is»… Autant de dires populaires entendus encore et encore et qui positionnent la maison en tant que lieu par excellence du bien-être, du confort, de la protection. Mais qui dit maison dit aussi maison hantée, inquiétant familier voire même séquestration. Figure équivoque s’il en est une, la maison ouvre et ferme ses seuils, cache ou expose ses habitant.e.s, les enferme ou les abrite. Un excellent exemple de cette ambivalence des valeurs et fonctions associées à la maison peut être retrouvé dans le roman «Into the forest» de Jean Hegland.

La théâtralité littéraire comme effet de distanciation dans «L’appât» de José Carlos Somoza

Espagnol d’origine cubaine, José Carlos Somoza s’interroge sur la place de l’Art dans la société contemporaine. Étant écrivain, il va de soi que sa réflexion se concentre sur la littérature. Par conséquent, des procédés métafictionnels sont constamment employés dans son œuvre, théorisant la littérature à travers celle-ci. Ainsi, Somoza joue énormément avec ses lecteurs et cherche à les faire participer pleinement à l’activité lectorale tout en la leur rappelant, les amenant ainsi à se rendre compte du caractère matériel du livre.

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