Université de Montréal

Introduction

Introduction

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Ce Cahier de recherche a pour but de mettre en évidence ce que Laure Murat appelle, dans un texte où elle décrit le rôle joué par le roman Notre-Dame de Paris (1842) de Victor Hugo sur la préservation de la Cathédrale Notre-Dame, le «pouvoir performatif de la littérature», c’est-à-dire sa capacité à agir sur l’état et le devenir de la société qui l’environne avec les moyens qui sont les siens. 

Ce Cahier de recherche a pour but de mettre en évidence ce que Laure Murat appelle, dans un texte où elle décrit le rôle joué par le roman Notre-Dame de Paris (1842) de Victor Hugo sur la préservation de la Cathédrale Notre-Dame, le «pouvoir performatif de la littérature1», c’est-à-dire sa capacité à agir sur l’état et le devenir de la société qui l’environne avec les moyens qui sont les siens. En l’occurrence, le corpus choisi pour faire valoir cette action du texte littéraire relève d’un genre dont une longue tradition de paresse et de suffisance a préjugé et préjuge encore qu’il n’est qu’une collection de colifichets décoratifs: la poésie. Chaque lecture présentée dans les pages qui suivent porte sur un poème précis choisi dans l’œuvre d’un des poètes suivants: Anne-Marie Albiach, Andrée Chedid, Serge Pey, Christian Prigent, Valérie Rouzeau et Frank Venaille. Chacune de ces œuvres d’envergure a développé une esthétique poétique singulière tant et si bien que leur ensemble peut être tenu pour raisonnablement représentatif de ce qui s’est fait en poésie en France sur les quatre-vingts dernières années, grosso modo de la Seconde Guerre mondiale à nos jours.

La sociocritique, il est toujours utile de le rappeler, est avant tout une pratique de lecture. Il conviendra donc de partir d’une analyse interne du poème choisi, destinée à dégager le procès de sens produit par la «mise en texte» (Duchet), et de mesurer sur cette base comment le texte travaille (sc. modifie ou critique ou ironise ou déconstruit, etc.) des matériaux constitutifs de l’imaginaire social circonstanciel. Tout(e) sociocriticien(ne) le sait: c’est toujours par l’établissement d’une distance sémiotique complexe qu’une telle relation dynamique entre texte et imaginaire social s’établit, et non par le partage superficiel d’un thème ou d’une vague idée. Une brève «Note de synthèse» sur le devenir de l’imaginaire social hexagonal entre 1940 et 2020 est jointe en annexe, à la fin de cette introduction.

 

À l’exception de celle portant sur un poème d’Andrée Chedid, les études ici rassemblées sont les versions écrites et largement modifiées des communications présentées lors du Colloquatelier de sociocritique appliquée : Le pouvoir performatif du poème : Albiach, Chedid, Pey, Prigent, Rouzeau, Venaille, organisé par Sandrine Astier-Perret, Viviane Marcotte et Olivier Parenteauqui s’est tenu à l’Université du Québec à Montréal le 10 janvier 2020. Tant cette publication que ce Colloquatelier s’inscrivent dans le développement d’un projet de recherche soutenu par le Conseil de recherche en sciences humaines du Canada (CRSH) et dans le programme annuel (2019-2020) du Centre de recherche interuniversitaire en sociocritique des textes (CRIST). Ils ont aussi bénéficié des supports du Département des littératures de langue française de l’Université de Montréal, du Département des études littéraires de l’Université du Québec à Montréal et du Centre de recherche sur l’imaginaire/FIGURA.

 

Bibliographie et attribution des lectures

- Anne-Marie Albiach, «… Où la forêt est la plus sombre», dans Mezza Voce, Paris, Flammarion, 1984, 158 p., p. 41-49.
Lecture par Félix Durand

- Andrée Chedid, «Paysages», dans Textes pour une figure (1949), repris dans Poèmes, Paris, Flammarion, 2014, 1257 p., p. 33-35.
Lecture par Pierre Popovic

- Serge Pey, «Monsieur/même la Révolution/n’aime pas les masques», dans Le Carnaval des poètes, Paris, Flammarion, 2019, 468 p., p. 22-25.
Lecture par Viviane Marcotte, avec la collaboration de Pierre Popovic

- Christian Prigent, «POEME N° 1», dans Power/powDer, Paris, Christian Bourgois, 1977, p. 23-26.
Lecture par Marc-Antoine Blais

- Christian Prigent, «Danses pour Garrincha. 2. Samba», dans Chino aime le sport, Paris, P.O.L., 2017, 175 p., p. 39-41.
Lecture par Pierre Popovic

- Valérie Rouzeau, «L’ordre du jour d’avance…», dans Vrouz, Paris, La Table Ronde, 2012, 170 p., p. 92.
Lecture par Olivier Parenteau

- Franck Venaille, «Qu’il est dur le Chemin de la croix parisien…», dans Hourra les morts !, Paris, Obsidiane, 2004, 169 p., p. 131-132.
Lecture par Sandrine Astier-Perret

 

Pour citer ce document:
Popovic, Pierre. 2020. « Introduction ». Dans Le pouvoir performatif du poème : Albiach, Chedid, Pey, Prigent, Rouzeau, Venaille. Carnet de recherche. En ligne sur le site de l’Observatoire de l’imaginaire contemporain. 05/2020. <https://oic.uqam.ca/fr/carnets/le-pouvoir-performatif-du-poeme-albiach-chedid-pey-prigent-rouzeau-venaille/introduction>. Consulté le 1 mai 2023.
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