Dans le monde scientifique, à côté d’Albert Einstein, Charles Darwin est sans équivoque la plus extraordinaire des machines à fictions. Romans, pièces de théâtre, poésies le mettent en scène, sans compter les nombreux ouvrages qui, sans en faire un personnage au sens strict, se servent de lui comme embrayeur narratif pour réfléchir sur la génétique, l’évolution, notre rapport aux grands singes ou à la nature, sans oublier les textes engagés qui s’en prennent aux créationnismes ou à la droite chrétienne en général.
Bref, à travers des événements qui ont marqué sa vie et à travers certaines de ses découvertes, modifiées ou non, transposées ou non, Darwin est au coeur de tensions sociales dont ils devient le symptôme, provoquant une crise qui dans le cadre de la fiction déborde du caractère scientifique de ses travaux pour toucher le religieux, l’éthique, le politique.
En guise d’exemple, cet article voudrait aborder deux fictions qui n’existeraient pas sans Darwin, et qui pourtant l’abordent de manière radicalement différente: La Conspiration Darwin de l’Américain John Darnton et Samedi de l’Anglais Ian McEwan. La première œuvre fait partie de ces nombreux ouvrages qui en font un personnage au sens littéral, présent dans le récit, alors que la seconde présente Darwin à travers ses travaux, qui colorent toutes les réflexions du personnage central.
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Cet article a d'abord été publié en tant que chapitre dans l'ouvrage Au coeur du sujet. Imaginaire du gène (Le Quartanier), en 2013.
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