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L'érotique en série noire. Sexualité masculine et non-violence

En marge des récits spécifiquement érotiques, toute une classe de textes effleure la représentation érotique du corps, en particulier les romans policiers de la Série Noire. Or il semble que Marcel Duhamel, le fondateur de la Série Noire, ait très tôt eu des réticences vis-à-vis de la sexualité explicite, du discours direct relatif au corps jouissant. Et on est quelque peu étonné à la lecture des romans traduits de l’anglo-américain après-guerre de l’hypersexualisation subreptice du texte du roman noir. Cette hypersexualisation passe par des personnages de jeunes hommes et de jeunes femmes qui sont des modèles de séduction et ne semblent être là que pour éveiller les désirs de ces mêmes protagonistes entre eux.

La traduction fictive en tant qu'élément érotique dans le roman «Elles ne se rendent pas compte» de Boris Vian

En 1950, le court roman «Elles se rendent pas compte» parut en France, annoncé comme la traduction du quatrième roman de Vernon Sullivan, auteur afro-américain dont l’œuvre était trop controversée pour être publiée dans son propre pays. Le texte présente une version subversive du roman noir: le secours d’un jeune mondain qui se frotte à des personnages douteux dans un univers où l’homosexualité, le travestisme, et la supercherie des sexes soustendent les nombreuses aventures sexuelles des protagonistes.

La pornographie est-elle une esthétique?

Quel que soit le registre d’exposition, fiction ou documentaire, la phénoménologie de l’activité sexuelle humaine en ses performances se heurte encore à un triple régime régulateur: le droit écrit, les usages et notre peur. De nos jours, en Occident, aucun arsenal juridique solide n’est opposable à la libre publication de textes érotiques regardés comme obscènes et souvent désignés, à tort, comme pornographiques. La censure effective, si jamais, provient du dispositif marchand, par exemple du prescripteur, comme le fait d’un refus de promotion.

Présentation

Le présent collectif réunit des textes qui explorent les représentations contemporaines de l’érotisme littéraire en traduction. La traduction y est envisagée comme l’activité ardue et parfois compromettante consistant à faire passer la chose érotique entre les langues —en l’occurrence le français, l’anglais, l’arabe, l’italien, l’hébreu, le yiddish et le finnois— et entre les imaginaires culturels. Mais on se rend compte que ce passage des valeurs du texte érotique source est tout sauf évident, puisqu’il implique l’organisation de celles-ci en vue du contexte cible.

Stéréotypies subversives ou le nom propre chez Maupassant

«L'hystérie, pourquoi ce mystère physiologique, ne ferait-il pas le fond et le tuf d'une oeuvre littéraire, ce mystère que l'académie de médecine n'a pas encore résolu et qui, s'exprimant dans les femmes par la sensation d'une boule ascendante et asphyxiante, se traduit chez les hommes nerveux par toutes les impuissances et aussi par l'aptitude à tous les excès. L'homme nerveux dont on parle ici est confondu et on l'assimile à la femme hystérique. C'est un portrait du masculin que l'on trouve de façon récurrente chez à peu près tous les auteurs vus aujourd'hui.

Du sourire aux poils faciaux de la Joconde

Le sourire de la Joconde a donné beaucoup à penser et à écrire. Réalisée entre 1503 et 1506 par Léonard de Vinci et, question qui a fait couler beaucoup d'encre et parfois de peinture, on s'est demandé pourquoi elle souriait. Laissant de côté les yeux, je me concentrerai sur le sourire. On s'est demandé pourquoi elle souriait, ce que laissait entrevoir ce mouvement particulier des lèvres, si c'était un sourire aux anges, si elle souriait sous cape ou dans sa barbe.

Cinéma pornographique primitif: aux origines d'une industrie

La description objective d'un phénomène culturel supposerait qu'on puisse prendre à son égard un certain recul, une distance d'observation, mais, en fait, qu'est-ce qu'un phénomène culturel? Un phénomène culturel, c'est quelque chose où s'articule monde intérieur et monde extérieur. Dans le cas du cinéma, Edgar Morin disait que le phénomène-cinéma se situait au carrefour du cosmomorphisme et de l'anthropomorphisme, introjection du monde extérieur à travers son double cinématographique et projection de notre imagination dans ce monde d'images mouvantes.

Forbidden erotica: l'analyse iconographique de la collection Rotenberg

Beaucoup de collections de photographies érotiques de la Belle Époque qui sont inspirées par les préraphaélites et l'art nouveau ont été redécouvertes dans la deuxième moitié du XXe siècle. Elles ont été republiées dans les dernières années pour célébrer un érotisme coquin, une sexualité romantique, un érotisme voilé, délicat, charmeur, qui fait rigoler parfois. Cet érotisme artistique qui découle de la pudibonderie victorienne est rarement choquant.

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