Grèce

«Le numénius, un oiseau migrateur»
Jourdan, Fabienne

Interactions, influences, transferts culturels. Numénius d’Apamée et la «symphonia»

Aborder la question des migrations discursives à partir des œuvres de l’Antiquité est un exercice qui permet non seulement de montrer le dialogue entre des sources que l’on croit parfois refermées sur leurs propres traditions, mais aussi d’interroger plus avant les modalités de ce dialogue. Dans cette perspective, le philosophe du IIe siècle après J.-C. Numénius d’Apamée offre un terrain d’observation privilégié. 

Jean-Paul Riopelle, «Point de rencontre-Quintette»
Krück, Marie-Pierre

Les migrations interdiscursives de l’idée d’autopsie dans l’antiquité grecque

Je souhaite m’arrêter au rôle de l’idée d’autopsie dans trois domaines de la tradition écrite de l’antiquité grecque —à savoir l’historiographie, la religion et la médecine— afin de mieux saisir, d’une part, l’articulation de leurs régimes épistémologiques et, d’autre part, la façon dont l’autopsie a pu s’y imposer comme procédé de véridiction. Dans ces trois domaines, l’autopsie est au fondement de la découverte de la vérité et de sa validation.

Nicolas de Staël, «Le soleil»
Carrière-Bouchard, Ulysse

Migration de la pratique de l’étymologie. De l’épopée à la lyrique

Dans cet article, il s’agira d’abord de saisir la pratique de l’étymologie en Grèce archaïque, d’en expliquer l’essence et la fonction dans le corpus homérique et de tracer ensuite les modifications que cette pratique discursive subit lors de sa migration, depuis l’épopée, vers la lyrique de Pindare.

Kartowski-Aïach, Miléna

Polyphonie des possibles. Une ethnographie sonore des sans-voix

Leros, à la pointe du Dodécanèse, aux confins de la Grèce, face à la Turquie. La terre insulaire, îlot rocheux brûlé par le soleil, où la mer turquoise vient s’arracher aux abîmes côtiers, crie sourdement. Elle est une limite, une frontière, là d’où l’on ne revient pas. Dans la psyché collective son nom fait frémir, associé à la folie, l’enfermement et la mort (Guattari). L’île de Leros souffre en silence et la terre est irradiée du mal qui ne cesse de la contaminer.

L'ambiguïté fondamentale du Styx, vivant fleuve des morts

Même s'il s'agit d'un cours d'eau appartenant à la tradition gréco-romaine antique, rares sont ceux qui, de nos jours, n'ont jamais entendu parler d'un lieu nommé Styx. Le Styx est essentiellement un fleuve des enfers grecs, l'Hadès, que les âmes des morts traversent à bord de la barque du nocher Charon. Si cette image stéréotypée et simpliste est la seule qu'il nous reste aujourd'hui du Styx, il convient de préciser que ce fleuve antique faisait l'objet d'une représentation beaucoup plus complexe dans l'imaginaire ancien. L'existence du Styx étant directement associée aux croyances dites païennes, leur déclin, dû à l'expansion de la culture judéo-chrétienne, a transformé ce fleuve sacré en lieu disparu.

Les regards d'Ulysse, de Josef Koudelka et de Théo Angelopolos

En 1994, Joseph Koudelka est sollicité par le producteur, Eric Heumann, qui lui demande de suivre la réalisation du Regard d’Ulysse, le film que Théo Angelopoulos est sur le point de commencer à tourner. Il ne s’agit pas pour lui d’être photographe de plateau: on fait appel à Joseph Koudelka pour sa connaissance des Balkans, de l’histoire, car on se trouve en quelque sorte face à deux actualités: celle du tournage du film, et celle de la guerre, une de plus à la fin d’un siècle dont on 
dira qu’il est allé «de Sarajevo à Sarajevo».

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