voyageur

Habiter la fuite: pratiques spatiales de l'échappée

Dans «Petite géographie de la fuite: essai de géopoétique», Thierry Pardo écrit: «Pour d’autres, la recherche de leur art de vivre semble se heurter à l’étroitesse de longs couloirs gris emmurés d’oppression. Pour eux, le labyrinthe est sans issue, les conditions nécessaires de leur destin ne sont pas réunies. […] Quand l’air devient irrespirable, quel courage vaut le mieux, celui de partir ou celui de rester? Quels talents faut-il pour habiter la quête de l’horizon permanent?» (2015: 8) À cela, il faudrait ajouter: quel prix à payer?

«La longue route» de Bernard Moitessier: quitter la terre pour habiter la mer

«Je continue sans escale vers les îles du Pacifique parce que je suis heureux en mer, et peut-être aussi pour sauver mon âme.» (Moitessier, 2009 [1986]: 312) C’est par ces quelques mots écrits le 18 mars 1969 que Bernard Moitessier abandonne officiellement le Golden Globe Challenge, course autour du monde à la voile dans laquelle il s’est lancé le 22 août et qu’il est en passe de remporter. En gagnant cette course, Moitessier deviendrait le premier navigateur à effectuer un tour du monde en solitaire sans escale; partant, il entrerait dans l’histoire.

Dits SDF: l'absence de logis dans L'Équipée malaise, une interrogation échenozienne de l'habiter

«Mon intérêt pour l’habiter dans l’œuvre d’Echenoz m’a amené aujourd’hui à m’interroger par la négative sur son absence. À partir de la forme plus spécifique de l’absence d’habitation et, donc, des personnages dits “sans domicile fixe”. Si l’errance est chose courante dans l’œuvre de Jean Echenoz, l’absence complète de logement l’est moins. La figure du sans-logis est toutefois abordée sous la forme de l’itinérance voyageuse de Victoire dans Un an et de celle plus délimitée de Charles Pontiac dans L’Équipée Malaise

Zeghdani, Betty

Le corps fragmenté de la danseuse orientale

Pour les écrivains-voyageurs de la première moitié du XIXe siècle tels que Théophile Gautier et Gustave Flaubert, seul le spectacle de la danse permet la rencontre avec ce corps fantasmé qu’est le corps féminin oriental, autrement dissimulé par les tabous moraux et religieux. Toutefois, mis en valeur à la fois par des ornements particuliers, mais aussi et surtout par la pratique de la danse elle-même, le corps de la danseuse est une apparition morcelée qui donne naissance à une poétique elle aussi soumise à la fragmentation. Dans cette aventure du corps fragmenté, l’ambition d’une connaissance anthropologique authentique doit sans cesse lutter contre la tentation d’une mythification et d’une littérarisation du corps de cette almée dont rêve une civilisation entière.

Isabelle Eberhardt, écrivaine et préceptrice des chemins qui mènent infiniment à l’autre, c'est-à-dire à vous, à moi, à tous

Née en Suisse dans le dernier quart du XIXe siècle, Isabelle Eberhardt épousera dès l’âge de vingt ans un pays de l’Afrique du Nord, l’Algérie, et devient un exemple de l’errance physique et spirituelle, tout en s’adonnant à l’écriture des mœurs locales avec une incomparable finesse de la plume, à une époque où les femmes étaient vouées à l’âtre et la procréation.

Une formation nomade pour dépasser d’invisibles frontières

Je propose d’ouvrir une réflexion sur l’acteur de théâtre en tant que créateur et «analogon», transcrivant, à travers sa propre existence sur et hors du plateau, une voie poétique dont le voyage est condition liminaire. Pour cela, je prendrai appui sur un exemple tiré d’une expérience de terrain réalisée dans le cadre de ma recherche doctorale, mais dont je n’ai traité que partiellement dans ma thèse.

Table ronde: voyage et processus de création

Cette table ronde réunit quatre écrivains reconnus pour leurs écrits de voyage et propose une discussion autour des principaux enjeux relatifs à l'écriture des récits de voyage ainsi que de l'influence que peut avoir l'expérience du voyage sur celle de la création. Les intervenants et intervenantes discutent notamment de l'impact du voyage sur le style de l'oeuvre, sur les choix éthiques et esthétiques qui doivent s'opérer lorsqu'un écrivain écrit à partir d'une expérience de voyage, et de la place de la fiction dans les récits tirés d'une expérience réelle.

São de papel: maison papier

Pour le Symposium, je me réfère au travail élaboré en hiver 2016 lors de ma résidence artistique à Rio de Janeiro. Je propose de reproduire une installation de meubles de papiers cartons et d’affiches sauvages. Pour faire une corrélation entre le travail fait au Brésil et celui présenté et fabriqué à Montréal, je propose de développer une documentations photo d’actions qui ont nourri le processus du projet.

S'abonner à RSS - voyageur