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Le monstre où l'on catche: Frankenstein dans l'arène de la lutte professionnelle

Même si ce scénario n'a pas été envisagé par Shelley, un lutteur Québécois cinquantenaire du nom de Pierre-Carl Ouellette s'est chargé de restaurer la réputation de Frankenstein dans le monde de la lutte professionnelle. Intitulant son retour au ring après une carrière fulgurante de «reconstruction», PCO se met maintenant en scène comme une créature recomposée. Accompagné de son docteur personnel Destro, PCO utilise d'habiles rappels à l'histoire de Shelley pour construire le récit de ses combats.

School of Engaged Art final show at Rosa House of Culture
Ungan, Umut

Entre émancipation et antagonisme. Écrire une histoire politique de l’art

Dans cet article, je voudrais ainsi analyser les conditions de l’écriture d’une histoire politique de l’art sous le prisme des rapports changeants entre art et politique. Pour ce faire, il convient d’abord d’expliciter les différents usages du vocable «histoire politique de l’art» afin de mieux comprendre la valeur heuristique d’une histoire politique de l’art.

Introduction [Daniel Clowes]

Daniel Clowes est certainement l'un des bédéistes les plus populaires du courant du «Alternative Comics» américain apparu au milieu des années 1980. Élevé aux bandes dessinées de super-héros et ayant par la suite refaçonné sa sensibilité artistique en fréquentant l'oeuvre de Robert Crumb, Clowes est très connu du grand public, notamment grâce aux adaptations au grand écran très réussies de «Ghost World» (2001, nominé pour un Oscar dans la catégorie «Meilleur scénario adapté») et «Art School Confidential» (2006), réalisées par Terry Zwigoff. Bien que très appréciées, les oeuvres de Clowes sont loin de donner dans la facilité: en dépit de son écriture efficace et de son dessin limpide, le bédéiste créé des récits qui ne dévoilent pas tous les tenants et aboutissants, et baigne ses personnages dans une atmosphère nourrie de cynisme, de mélancolie et d'aigreur, l'humour s'y déclinant en des teintes de jaune et de noir.

Le syndrome de Stockholm. Daniel Clowes et l'équivocité

Lire une des bandes dessinées de Clowes est un peu comme jouer au jeu du bunto (également appelé jeu des gobelets): on sait que l’objet est bel et bien caché sous l’un des trois contenants, mais on sait aussi que la personne qui s’occupe de les brasser est très habile, et que si d’aventure on parvenait à le trouver, ce serait peut-être seulement parce que la personne qui permute les gobelets à une vitesse sidérante nous a laissé gagner, afin de nous inciter à jouer à nouveau. C’est une manipulation de haute voltige, à laquelle nous donnons notre assentiment même si l’on se doute bien que les dés sont pipés.

Daniel Clowes. La ligne autoréflexive

Loin d’être une simple suite d’effets esthétiques, l’hétérogénéité graphique dans «Ice Haven» interroge en profondeur le support et plus précisément les possibilités de narration de la bande dessinée. Clowes fait reposer la narration de son album sur deux procédés narratifs différents: il allie l’économie du «strip» de presse aux possibilités de développement qu’offre l’absence de format arrêté du roman graphique. Le format horizontal et la référence au «strip» de presse, qui entrent en rupture avec une bonne part du corpus de l’auteur —qu’il interroge volontairement ou involontairement la généalogie du neuvième art— renvoient inévitablement à tout un pan de l’histoire de la bande dessinée américaine, à une narration qui se construit sur une logique d’efficacité: l’espace réduit, longtemps réservé aux «strips» quotidiens des journaux, comme le nombre de vignettes et la quantité restreinte de texte devaient à la fois faire avancer l’histoire, développer intrigue et personnages, tenir le lecteur en haleine jusqu’au lendemain et garder une certaine indépendance.

Un monde fantôme

Du monde fantôme au médium d’apparition et à la case spectrale, du brouillard de la mémoire à l’élément graphique-souvenir, des images du monde flottant à l’écoulement d’images, du «hanteur sous la pluie» au «eavesdropper», ces différents concepts s’enchaînent, tressent un réseau de sens pour tenter de définir un médium dont l’impalpable définition semble justement toujours résider dans l’entre-deux, au propre comme au figuré.

Le Passé défini, un journal posthume adressé aux lecteurs de l’an 2000

Jean Cocteau a tenu de nombreux journaux personnels de 1911 jusqu’à sa mort en 1963. Il a publié de son vivant la majorité de ces textes: «Opium. Journal de désintoxication» en 1930, «Retrouvons notre enfance» en 1935, «Tour du monde en 80 jours (mon premier voyage)» en 1937, «La Belle et la Bête. Journal d’un film» en 1946, «La Difficulté d’être» en 1947, «Maalesh. Journal d’une tournée de théâtre» en 1949 et «Journal d’un inconnu» en 1952. Trois des journaux du poète sont imprimés après sa mort: «L’Apollon des bandagistes, Journal 1942-1945» et «Le Passé défini». Nous ne connaissons pas l’intention du diariste quant à la publication des onze feuillets composant le manuscrit d’«Apollon des bandagistes». Toutefois, si les notes du «Journal 1942-1945» ne nous renseignent pas sur la volonté de l’auteur de publier son texte, cette information est élucidée par Jean Touzot, éditeur de l’ouvrage. En effet, «Journal 1942-1945» est posthume par défaut, Cocteau n’ayant pas trouvé d’éditeur après la guerre, certainement à cause de l’ambiguïté de son attitude durant le conflit. Le poète ne programme une publication posthume que pour «Le Passé défini».

Table ronde des commissaires de «Trans[création]»

Les quatre commissaires de Trans[création] (Livia Benedetti, Gina Cortopassi, Alexandra L Martin et Marcela Vieira) se sont réunies avec Nancy Perloff, commissaire au Getty Research Institute et Dene Grigar, commissaire et fondatrice de The NEXT, pour une table ronde. Animée par Lara Bourdin, elles abordent les diverses pratiques commissariales ainsi que les enjeux technologiques du commissariat en ligne ou d'œuvres hypermédiatiques.

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