sauvage

Conférence

Université du Québec à Montréal

Écriture(s) / Griffure(s)

Privat, Jean-Marie
Jean-Marie Privat a aborde trois cas précis: «Le petit chaperon rouge», les premières pages de «Madame Bovary» de Flaubert et le tableau de Gustave Courbet intitulé «La Vague».

Là où la fin rencontre le commencement: le jardin en ruines de la fiction apocalyptique «Le jardin de Winter» de Valerie Fritsch

La réflexion qui suit surgit au confluent de mes activités de recherche et de création, en plus d’être modelée par deux expériences écartées dans le temps et l’espace, et pourtant fondamentalement complémentaires. La première relève d’un intérêt croissant pour l’imaginaire géographique, c’est-à-dire pour «l'ensemble des représentations, images, symboles ou mythes porteurs de sens par lesquels une société (ou un sujet) se projette dans l'espace» (Dupuy et Puyo, 2014: 12), et plus particulièrement pour ces représentations textuelles d’un monde après la fin, où la nature, loin d’être inféodée à l’être humain, devient plutôt actrice à part entière.

Le jardin de Mary Reynolds: Réflexions horticoles dans le film «Dare To Be Wild» de Vivienne de Courcy

Il est parfois nécessaire que quelqu’un rende visible le végétal pour que nous y portions attention, pour que nous ayons envie de le préserver dans son état sauvage. Un bon exemple d’une telle initiative peut être retrouvé dans l’histoire du parc national de la vallée de Yosemite mentionnée par Bénédicte Ramade dans son questionnement sur l’art écologique, qui montre que les premières pressions exercées sur les décideurs politiques en faveur de la protection de sites naturels ont commencé, dès 1861, grâce à une série de clichés pris par le photographe Carleton Watkins dans la vallée de Yosemite.

Le traitement des paysages dans «Into the wild» de Sean Penn

J’ai découvert le film «Into The Wild» grâce à une discussion avec mon père qui, pourtant cinéphile, m’avait fortement déconseillé de le regarder. Il m’avait confié sa déception en me résumant le scénario de cette manière: « il y est question d’un jeune idéaliste qui après avoir traversé les États-Unis va se perdre au fin fond de l’Alaska et meurt stupidement. Aucun intérêt.» L’adolescence et l’esprit de contradiction aidant, j’ai eu soudainement très envie de voir ce film, récit d’un voyage tragique.

Balade au coeur d'un territoire insoumis: Exploration d'«Area X» de Jeff Vandermeer

La Trilogie du Rempart Sud («The Southern Reach Trilogy», en langue originale) nargue l’appétit de domination et de contrôle que l’humain clame sur l’environnement. Notre monde, aujourd’hui cartographié jusque dans ses moindres aspérités, analysé par une multitude de domaines scientifiques, recèle de moins en moins de mystères. La tendance, présentement, est de prendre la planète pour acquise, tant et si bien que celle-ci en vient à s’estomper, devenant simple décor ou obstacle aux agissements humains. Or, dans sa trilogie, l’écrivain américain Jeff Vandermeer problématise l’indifférence face au territoire en faisant surgir, de manière arbitraire, un espace inconnu au cœur de l’ordinaire.

Ensauvagement du personnage et écriture ensauvagée

Si les figures du sauvage et ses métamorphoses ont nourri nombres de fictions littéraires, force est d’admettre qu’à chaque époque correspond une figure particulière. Aussi le «vrai» sauvage est-il une construction culturelle toujours datée, néanmoins toutes ces représentations se fondent sur un système d’oppositions (nature/culture; civilisé/barbare; autochtone/étranger; bien/mal; etc.).

À défaut d'ensauvagement, la sauvagerie

Dans «Running Wild» («Sauvagerie» en traduction française), paru en 1988, J. G. Ballard s'intéresse au phénomène des communautés fermées. Ce récit prend la forme d'une enquête menée par un consultant psychiatre adjoint de la police de Londres, Richard Greville, qui doit faire la lumière sur un massacre sordide resté inexpliqué: au matin du 25 juin 1988, tous les adultes présents à Pangbourne Village, une communauté fermée située dans la banlieue de Londres, sont assassinés à quelques minutes d'intervalle, tandis que les treize enfants, âgés de huit à dix-sept ans, sont portés disparus.

Valentin et Orson, figures duelles de l'idiotie et de la sainteté

À partir de Valentin et Orson, roman publié en 1489, je me propose de présenter une série de figures d’idiot qui traversent la littérature médiévale et la culture qui la sous-tend. Le choix de ce texte se justifie à deux titres. Paru à la fin du Moyen Âge, il conjugue les traditions narratives médiévales (roman, épopée, hagiographie) dans une combinatoire de motifs en cours de folklorisation. Ses liens avec le conte expliquent en partie son succès jusqu’au XVIIIe siècle dans les livrets de colportage de la Bibliothèque Bleue.

S'abonner à RSS - sauvage