douleur

Trauma et texte dans l'extrême contemporain au féminin

Parmi les nombreux textes qui peuplent le paysage littéraire français des deux dernières décennies, on constate une quantité non négligeable de récits, souvent d’ordre autobiographique et rédigés par des femmes, qui se consacrent justement à l’écriture de l’extrême, c’est-à-dire à la représentation des expériences traumatiques ou catastrophiques où priment l’abject, la souffrance, l’insupportable.

Filiation symbolique et acte d'écriture dans «Rien ne s'oppose à la nuit» de Delphine de Vigan

La concordance entre la mort de la figure maternelle et l’acte d’écriture entrepris par de Vigan est particulièrement intéressante. Nous tenterons d’illustrer de quelle manière s’instaure, par l’œuvre, une filiation symbolique qui permet une pacification du rapport à la mère – puisque, de son vivant, la relation entre les deux femmes était plutôt houleuse. À cet égard, l’écrit semble combler plusieurs manques chez la narratrice-autrice. Lʼacte d’écriture maintient symboliquement la figure maternelle en vie, tout en constituant une tentative de contourner le mutisme qui lʼa longuement caractérisée auprès de ses filles.
Sermadiras, Émilie

La poétique du fragment dans «Sainte Lydwine de Schiedam» de J.-K Huysmans, ou comment donner forme à «un amas répugnant de bribes»

Dans son récit hagiographique Sainte Lydwine de Schiedam, Huysmans expose le corps déchiqueté et décomposé de la sainte selon un imaginaire aux croisements de l’analyse scientifique et de la spiritualité catholique doloriste. Or si la chair présentée est mise en pièces, il en va de même pour le texte qui la présente: fond et forme s’unissent ainsi autour d’une poétique du fragment qui met le corps au centre de ses préoccupations.

Composer avec l'innommable: écritures contemporaines de l'enfance souffrant

Cette conférence, qui reprend les grandes lignes de la problématique de la thèse d’Émilie Brière, Écrire la souffrance de l'enfant au tournant du XXIe siècle: le récit à l'épreuve de l'innommable, porte sur six récits parus en France dans les quinze dernières années et qui ont en commun traiter la représentation de la souffrance de l'enfant comme une pierre de touche sur laquelle s'éprouve aujourd'hui la valeur de la littérature.

Elle souffre ou elle jouit?: «Plainte contre X» (2013) de Karin Bernfeld

«Dans son Histoire de la sexualité, Michel Foucault considère la sexualité comme "un point de passage particulièrement dense pour les relations de pouvoir". Depuis peu, de nombreuses femmes se donnent le droit de représenter la sexualité, s'approprient le discours pornographique, le recadrant, tentant d'enrayer les relations de pouvoir qui le traversent. Elles dessinent ainsi une porno féministe, une post-porn qui vient radicalement couper avec les fondements phallocentriques des usages esthétiques du sexe.»

Distance

La dépression et la douleur liées au processus d’immigration peuvent mener l’individu jusqu’à «la crispation de sa solitude […] et à la relation avec la mort». Cette détresse place paradoxalement l’immigrant «sur un terrain où la relation avec l’autre devient possible. Relation avec l’autre qui ne sera jamais le fait de saisir une possibilité.»
Archambault, Philippe. Année inconnue. «Fisterra crépusculaire»
Archambault, Philippe

Marcher, apprendre. L'être et le savoir de l'expérience

De mon expérience de pèlerin sur les chemins de Compostelle, je distingue trois ordres ou niveaux de connaissances, qui correspondent à trois étapes de mon apprentissage: l’épreuve du corps et la reconnaissance des limites physiques; l’élaboration d’un imaginaire de la traversée pédestre; le bonheur du sens ou ce que signifie être dans la bonne voie. Au fil de ce retour sur mes propres pas, un questionnement me guidera: qu’apprend-t-on à marcher?

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