dernières brèves

Une visite chez Ta mère

La jeune maison d'édition Ta mère propose un catalogue varié, regorgeant de curiosités délicieuses. Certains de leurs plus récents titres ont comme point commun d'avoir pris le beau risque d'ouvrages collaboratifs; Raymond Bock et Alexie Morin ont dirigé le projet Maison de vieux, recueil de nouvelles portant sur l'âge d'or; Mathieu Handfield et Maxime Raymond ont coordonné Les cicatrisés de Saint-Sauvignac, roman écrit à huit mains; finalement, Benoit Tardif, directeur artistique de Ta mère, a illustré les quatre récits écrits par Jean-Phillippe Baril Guérard recueillis dans Ménageries.

Comme quoi, Ta mère a des recettes (littéraires) inimitables.

par Gabriel Gaudette
26 sep
 
Temps et contretemps dans le conte quignardien

Chez Quignard, le temps que fait éprouver le conte est une expérience du Jadis, qui triomphe toujours du temps chronologique pour faire de l’extrême contemporain un régime temporel originaire, un «ce fut» d’aoriste qui fait du maintenant une pointe d’enchantement, un contretemps qui fracture le continuum temporel.

 

par St-Onge, Simon
04 fév
Lignes fictives, Paris, Galilée, 2006
74 pages.
Pierre Michon, roi et bouffon

Parmi les pairs, la pose est reconnue comme telle et acceptée, voire encouragée, sourire en coin. Surtout depuis que l’arrêt a été prononcé, à l’occasion d’une émission sur les auteurs contemporains de la regrettée Qu’est-ce qu’elle dit Zazie?, il y a une dizaine d’années: «Au fond, Michon, c’est le roi!»

 

par Lepage, Mahigan
28 Jan
L'exploration du quotidien

Depuis l’avènement de la BD alternative dans le milieu des années 1980, on constate un glissement dans les préoccupations des artistes, plus intéressés à dépeindre leur monde réel et connu qu’à se lancer dans des délires spectaculaires. Cette tendance a atteint sa pleine expression avec Kevin Huizenga, jeune bédéiste du Michigan qui s’efforce de traduire sa réalité par le biais de son personnage Glenn Ganges, à force d’images et de mots.

 

par Tremblay-Gaudette, Gabriel
20 Jan
Montréal, Drawn and Quarterly, 2006
146 pages.
Écrire avec un marteau

Au fil de la lecture, bien qu’aucun événement ne vienne lier entre elles les histoires qu’on y rencontre, se dégage néanmoins une forte impression de cohésion qui vient de l’uniformité du ton avec lequel s’expriment les personnages qui peuplent le livre. Tout se passe comme si un narrateur omniscient s’amusait à incarner diverses individualités fictives, d’où l’étrange homogénéité du discours que celles-ci produisent.

 

par Brousseau, Simon
08 Jan
Paris, Gallimard, 2007
1024 pages.
Là où on souffre

Ce passage vers la littérature, qui n’est qu’une solution de dernier recours, ne se fait pas sans heurt. Après une dédicace à l’honneur de Paris Hilton, qui fit récemment un bref séjour carcéral, Bond se cite lui-même en exergue, revendiquant le statut littéraire de son oeuvre : «Malgré ce qu’a pu te raconter, Marguerite fuckin Duras, ma Belle, chuis aussi de la littérature» (p. 13). Cette défense du narrateur, qui apparaît ainsi dès le début du roman, quant à ses ambitions littéraires supposent qu’elles sont remises en question.

par Paquet, Amélie
08 Jan
Montréal, Coups de tête, 2008
122 pages.
Crave ou la profanation d'un mutisme

Un plaisir coupable de lecteur devant un texte que Barthes dirait «de jouissance»: une brèche s'ouvre dans le plaisir pris à se faire raconter une histoire dont on connaît la fin, histoire sans transitivité; le plaisir pervers est consumé à même le clash de la mort répétée, du degré zéro de la lecture, du ''crave'' (titre d'une pièce clé de Kane) assouvissant. Cette perversion est ce qui rend le texte de Cathrine intéressant.

 

par Rioux, Annie
22 déc
Paris, Verticales/Gallimard, 2007
196 pages.