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Réécrire Babel à l’ère médiatique

Simard-Houde, Mélodie
Québec, Alto, 2009
268 pages.

Le deuxième roman de Nicolas Dickner, Tarmac, raconte l’histoire de deux adolescents, Michel (dit Mickey) Bauermann et Hope Randall, qui se rencontrent par hasard à Rivière-du-Loup, à l’été 1989, et s’adoptent immédiatement. Au fil des journées passées dans le sous-sol du bungalow de la famille de Michel, surnommé le «bunker», les complices se laissent imprégner par les images médiatiques qui défilent à la télévision: des émissions de David Suzuki aux échos de la guerre froide, en passant par The Price Is Right, la chute du mur de Berlin et les films de zombies, tout est bon pour leurs solides appétits. L’actualité politique internationale est largement présente dans le roman, où les grands événements médiatiques qui ont marqué notre mémoire collective depuis 1989 deviennent autant de points de repère pour la temporalité du récit.

Le sauvetage du temps

Letendre, Daniel
«Fictions et Cie», Paris, Seuil, 2008
235 pages.

Le roman atteste qu'à défaut de pouvoir découvrir des filiations réelles entre soi-même et le passé, il convient d'en inventer pour rattacher le fil de son histoire à celui de gens qui nous ont précédés, à celui de l'humanité, de façon à se sentir en faire partie. Sans ces histoires anecdotiques, sans les liens imaginaires entre les différentes époques et leurs projets avortés, sans cette représentation fictionnelle du retour et de la simultanéité des temps, le réel - le présent - et l'homme qui s'y trouvent en deviennent orphelins.

 

Game Over

Guilet, Anaïs

Dieu Jr, mêlant violence et humour, laisse souvent son lecteur aux prises avec un malaise que l’auteur ne cherche aucunement à dissiper. Le lecteur est conduit sans concession au cœur d’un processus morbide. Il doit faire face, à l’image de Jim, à la difficulté des relations père-fils ainsi qu’au poids du traumatisme.

 

Comment raconter une histoire simple autrement

Landry, Pierre-Luc
Montréal, Triptyque, 2007
276 pages.

En deux ans de vie littéraire, le roman aura fait couler bien peu d’encre: quelques articles dans des quotidiens, une recension ici et là, puis plus rien. Il faudrait s’y intéresser davantage, le roman offrant en effet un bel exemple de réalisme magique contemporain, puisque l’univers de fiction mis en place permet la cohabitation non problématisée de naturel et de surnaturel dans un même récit.

 

«Est-ce un roman, ou le délire?»: petit voyage dans une Mongolie fabulée

Landry, Pierre-Luc
Montréal, Les allusifs, 2006
131 pages.

Basara, narrateur écrivain et personnage principal du roman Guide de Mongolie de l’auteur serbe du même nom, doit se rendre en Mongolie pour écrire un guide, un «grand reportage sur ce pays perdu au bout du monde» (p. 20), à la demande de son ami N.V. qui vient tout juste de se suicider et qui avait promis ce guide/reportage à la revue Époque. Basara voyage donc jusqu’à ce pays d’Asie centrale et fait la connaissance de quelques personnages plutôt singuliers.
 

Le régime des secrets

Boulanger, Julie
Paquet, Amélie
Montréal, Héliotrope, 2006
158 pages.

À travers le corps de son amante, elle cherche à saisir ce que Venise a été. Non, comme il est si facile de le réduire, dans ce mouvement banal de la jalousie qui souhaiterait abolir le passé de l’être aimé –quoique la narratrice évoque, à une seule et unique reprise, cette «[descente] dans le passé de Venise [de] l’escalier de la jalousie»–, mais plutôt dans une volonté obsessive de connaissance de chaque parcelle de son existence. 

 

Prolégomènes terminologiques

Gervais, Bertrand
Réflexions sur le contemporain I

Le terme «contemporain» est d’une grande malléabilité, et il convient de l’étudier dans ses utilisations non seulement historiques, mais phénoménologiques et langagières. Le terme est tout aussi élastique dans sa portée que peut l’être le temps dans l’expérience subjective que nous pouvons en faire et, au-delà de l’assertion préliminaire que le contemporain, c’est le présent, sa véritable portée est soumise à de multiples torsions et interprétations. Pour bien en comprendre la signification du terme, commençons par le plus simple, c’est-à-dire par une brève exploration de ses usages langagiers. Les réflexions qui suivront exploreront d’autres aspects de la question, que ce soit le rapport au temps et au présentisme qui caractérise notre époque, la distance critique requise pour rendre compte du contemporain, ses manifestations culturelles et médiatiques, etc.

 

Consentir à l'illusion

Simard-Houde, Mélodie
Paris, Minuit, 2009
205 pages.
Les mécanismes discrets du récit font place, dans la troisième partie du roman, à un discours métalittéraire sur la vraisemblance et le réalisme. Comme dans ses romans précédents, Toussaint offre une réflexion sur la teneur du réel et sa représentation littéraire. Le narrateur s'interroge sur l'acte créateur, le rapport entre réalité et imaginaire.
 

Portrait de l’athlète en mouvement

Bernard, Christophe
Paris, Minuit, 2008
144 pages.

Dans cette histoire simple, d’apparence linéaire, s’entrecroise pourtant toute une réseautique de croisements narratifs pour, au-delà du politique, esquisser le devenir d’un homme: métaphysique de l’athlète. Ainsi, de son sujet, l’écriture cherche à épouser les poussées d’intensité et les métamorphoses. En cela elle déploie sur une trame linéaire des constellations d’affects et de mouvements invisibles, fouillant toujours plus avant une expérience intérieure qui, pour beaucoup, transite par un exercice de portrait peut-être plus près de l’expressionnisme abstrait que de toute forme de photographie. 

 

Raconter son histoire pour en donner une à celles qui n’en ont pas

Hope, Jonathan
Montréal, Héliotrope, 2009
144 pages.

Martine Delvaux écrit pour ne pas oublier la vie d’une petite fille qui naît dans un monde sans hommes quelque part sur la 417, à la campagne : «on disait la campagne pour ne pas dire les pervers et les fous dans les champs le long de l’autoroute». Une de ces campagnes minables où le secret était, à la fois, frappé d’une interdiction morale et dans les faits omniprésent.