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Crave ou la profanation d'un mutisme

Rioux, Annie
Paris, Verticales/Gallimard, 2007
196 pages.

Un plaisir coupable de lecteur devant un texte que Barthes dirait «de jouissance»: une brèche s'ouvre dans le plaisir pris à se faire raconter une histoire dont on connaît la fin, histoire sans transitivité; le plaisir pervers est consumé à même le clash de la mort répétée, du degré zéro de la lecture, du ''crave'' (titre d'une pièce clé de Kane) assouvissant. Cette perversion est ce qui rend le texte de Cathrine intéressant.

 

Là où on souffre

Paquet, Amélie
Montréal, Coups de tête, 2008
122 pages.

Ce passage vers la littérature, qui n’est qu’une solution de dernier recours, ne se fait pas sans heurt. Après une dédicace à l’honneur de Paris Hilton, qui fit récemment un bref séjour carcéral, Bond se cite lui-même en exergue, revendiquant le statut littéraire de son oeuvre : «Malgré ce qu’a pu te raconter, Marguerite fuckin Duras, ma Belle, chuis aussi de la littérature» (p. 13). Cette défense du narrateur, qui apparaît ainsi dès le début du roman, quant à ses ambitions littéraires supposent qu’elles sont remises en question.

Le sens à l’épreuve de la mort

Hope, Jonathan
Paris, NRF Gallimard, 2007
174 pages.

Systématiquement, Forest montre comment les discours échouent – autant que le sien propre et c’est ce qui fait toute sa force –, dans leurs tentatives à rendre compte de la mort. Pourtant, les discours sur la souffrance réussissent à toucher à quelque chose, si ce n’est que son absurdité. Cette hésitation entre la critique et l’aveu – la reconnaissance d’un paradoxe – sous-tend entièrement l’essai de Forest.

 

Temps et contretemps dans le conte quignardien

St-Onge, Simon
Lignes fictives, Paris, Galilée, 2006
74 pages.

Chez Quignard, le temps que fait éprouver le conte est une expérience du Jadis, qui triomphe toujours du temps chronologique pour faire de l’extrême contemporain un régime temporel originaire, un «ce fut» d’aoriste qui fait du maintenant une pointe d’enchantement, un contretemps qui fracture le continuum temporel.

 

Le Bonheur ou l'art de la perte

Bordeleau, Benoit
Paris, Fayard, 2008
132 pages.

Le texte devient la possibilité de mieux voir le matériau du monde en l’usant, en le fatiguant. Le texte deviendrait dans cette optique un tissu conjonctif, un liant et un lisant du monde. Ce dé-corps, n’est-ce pas aussi une déroute, puisqu’il n’y a «[p]as même l’idée d’un trajet, d’une destination»? Peut-être y a-t-il un point de rencontre entre cette idée et une société qui fait la promotion de la vitesse, de l’efficacité à tout prix. Ce dé-corps c’est accepter de s’abandonner aux lieux et entrer avec eux dans une entière complicité, les faire participer à l’espace de notre corps.

 

Écrire avec un marteau

Brousseau, Simon
Paris, Gallimard, 2007
1024 pages.

Au fil de la lecture, bien qu’aucun événement ne vienne lier entre elles les histoires qu’on y rencontre, se dégage néanmoins une forte impression de cohésion qui vient de l’uniformité du ton avec lequel s’expriment les personnages qui peuplent le livre. Tout se passe comme si un narrateur omniscient s’amusait à incarner diverses individualités fictives, d’où l’étrange homogénéité du discours que celles-ci produisent.

 

Quand savons-nous que c'est terminé?

Gervais, Bertrand
Québec, L'instant même, 2004
119 pages.

Texte au statut générique incertain, puisque aucun genre n’est formellement identifié dans l’édition courante, Les Baldwin met en scène un univers post-historique. De l’Amérique du nord telle que nous la connaissons avec ses frontières et ses villes, il ne reste plus que des terres dévastées, vidées de presque toute faune et flore, des terres peuplées par quelques rares Baldwin, préoccupés avant tout par leur survie. Où sommes-nous précisément? En quelle année?
 

Le Japon de poche

Dufour, Geneviève
Montréal, Boréal, 2008
264 pages.

Le roman construit un univers fictionnel fantasmé où la littérature fait loi, univers qu’il s’amuse à déconstruire par la suite. Après avoir monté une à une les pièces de son édifice romanesque, le narrateur le fait s’effondrer tel un château de cartes. Il reprend les récits japonais pour mieux mettre à nu le dédale fictionnel qui lui a permis d’échafauder cette fiction.

 

L'exploration du quotidien

Tremblay-Gaudette, Gabriel
Montréal, Drawn and Quarterly, 2006
146 pages.

Depuis l’avènement de la BD alternative dans le milieu des années 1980, on constate un glissement dans les préoccupations des artistes, plus intéressés à dépeindre leur monde réel et connu qu’à se lancer dans des délires spectaculaires. Cette tendance a atteint sa pleine expression avec Kevin Huizenga, jeune bédéiste du Michigan qui s’efforce de traduire sa réalité par le biais de son personnage Glenn Ganges, à force d’images et de mots.

 

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Pierre Michon, roi et bouffon

Lepage, Mahigan

Parmi les pairs, la pose est reconnue comme telle et acceptée, voire encouragée, sourire en coin. Surtout depuis que l’arrêt a été prononcé, à l’occasion d’une émission sur les auteurs contemporains de la regrettée Qu’est-ce qu’elle dit Zazie?, il y a une dizaine d’années: «Au fond, Michon, c’est le roi!»