le matin est une ruelle
vidée goutte à goutte
de ses carrures voûtées
la rouille des pentures
paillette les seuils
les pieds nus
et durcis
je marche le territoire
me divise et me donne
le droit de m’en aller
*
j’enfonce la gâchette
du pistolet à essence
dans mon dos une femme
approche monsieur
est-ce que
je tourne la tête
du coin de l’œil son pantalon
bouton pendant braguette ouverte
Arrêt, plutôt stop américain. Sur le poteau une inscription : GLU10. Plus bas, un collant sur lequel est dessiné au surligneur un personnage à drôle de mine. À la base du tube de fer, des volutes mauve et jaune vaporisées. J’embrasse du regard
Le 22 janvier dernier, Gabrielle, Hugo et moi (en sachant Myriam avec nous en pensées) nous retrouvions au 3971 Adam pour une première rencontre de Black Label au bois dormant - nom de groupe issu d'un reste de blague. Nous avions - et avons toujours - comme projet de bricoler des chansons (punk, country, etc.) avec ce que le quartier offre de tags, de graffitis et d'affiches.