En collaboration avec le Festival Québec en toutes lettres, l'Institut de twittérature comparée de Québec organise le premier Festival international de twittérature le 16 octobre prochain à la Bibliothèque Gabrielle-Roy de Québec.
D'ici et d'ailleurs, de partout en fait, la twittérature inopinément circule quotidiennement sur le fil de Twitter. Distribuée parcimonieusement au gré des inspirations instantanées, elle se diffuse leste et gracile parmi les objets plus ou moins lourds du quotidien de Twitter. La twittérature ponctue l'imaginaire par sa réflexion et sa pratique formelle. On dirait presqu'elle se paye le luxe de frapper sans prévenir –presqu'aléatoirement – dans un univers libre où le sens s'affranchit.
140 MAX, le premier Festival international de twittérature de Québec, ne pouvait pas être autrement qu'à l'image même de Twitter : petit, mais dense. Une journée donc (le 16 octobre 2012) toute entière consacrée à la pratique littéraire et pédagogique de la twittérature.
En matinée : des tables rondes. En après-midi : des ateliers de perfectionnement, des workshops pour les professeurs ainsi que pour le grand public et, en fin de journée, un volet ludique : spoken tweet, lectures, échanges virtuels, remise de prix, tweevage et twittage, exultation des #, des RT et des mots-clics, libations et tweeti quanti...
Les spectateurs et les participants du Festival de twittérature seront en bonne compagnie avec des twittérateurs qui viennent de tous les horizons de la francophonie. Bien sûr, il se peut que, pour certains d'entre eux, leur présence ne soit que virtuelle, mais ils seront là, prêts à relever le défi du commentaire tweeté ou de la métaphore vive en temps réel sur Twitter car l'ubiquité du micro blogue garantit une participation ouverte, délocalisée, les collaborateurs et les collaboratrices pouvant s'y manifester à tout moment et de tous lieux, en temps réel.
Quoi : 140 MAX, premier Festival de twittérature de Québec.
Quand : le 16 octobre 2012.
Où : Bibliothèque Gabrielle-Roy, de Québec.
Qui : grand public, pédagogues, théoriciens de la littérature, professeurs, twittérateurs...
Appel à participation : trois volets
Trois volets seront offerts au public lors de la journée du 16 octobre prochain :
a) un volet de réflexion et d'échange autour de tables rondes en matinée;
b) un volet atelier de travail (workshop) et perfectionnement des techniques de production et d'enseignement en après-midi;
c) un volet ludique lors d'un 5 à 7 qui permettra d'entendre la parole tweetée, de se colletailler en temps réel dans des « combats de tweets » et de connaître les gagnants du concours de twittérature des écoles. Surveillez notre site, les modalités de participation vous y seront communiquées bientôt.
Twittérature, un nouveau genre, vraiment ?
Quel est le statut de la twittérature ? Quelles sont ses conditions d'existence formelle ? La twittérature commande-t-elle une nouvelle rhétorique ? Redéfinit-elle un espace de combat linguistique au cœur de la dynamique des échanges du mini blogue ? Et d'autres questions encore : stylistiques, rhétoriques, certes, mais également pragmatiques relevant tout aussi bien de la théorie de la communication que l'espace signifiant des communautés virtuelles. Boudée ou décriée par les uns. Vénérée par les autres, la twittérature existe bel et bien puisqu'elle apparaît déjà comme le prolongement oulipien de la maxime, du proverbe, de l'aphorisme, de l'apophtegme ou du haïku et elle appartient sans conteste à la nanolittérature. Et néanmoins elle intrigue. Elle surprend, elle qui a déjà ses détracteurs et ses partisans farouches. Alors frottez-vous à son esthétique du bref en poussant votre appétit d'expression au-delà des mots croisés et des mots mystères (ces formes populaires empruntées par le jeu des mots) : le tweet littéraire est à lui seul un espace de défi et de combat. Des critiques et des commentateurs littéraires font le point et lancent toutes les discussions de la première table ronde.
Twittérature et pédagogie
La pratique des médias sociaux a introduit un questionnement dans toutes les sphères de la pédagogie où l'écriture et la lecture sont des enjeux de fond. Les connaissances, collectivement construites et gérées par des communautés de contributeurs liés à tous les champs de spécialité du savoir rassemblent, ordonnent et présentent le « su » et le « connu » dans des structures informatiques libres, ouvertes, participatives. Wikipédia est le modèle le plus connu de ce paradigme. Mais la pédagogie mise également sur un des aspects important de toute littératie : l'écriture. La question qui se pose ici est la suivante : le modèle participatif qui convient si bien à la construction des savoirs pourrait-il également convenir à la production de contenus plus ouverts encore : le désir, le souvenir, l'imaginaire, l'utopie, l'espoir... Bref, toutes ces zones liées à l'apprentissage de l'écriture par des champs de compétences intiment liés à la mission même de la littérature peuvent-elle servir, dans le contexte des médias sociaux, au développement des habiletés d'écriture ?
Bien évidemment, Twitter ouvre de nouveaux horizons dans la pédagogie textuelle : écriture collaborative, devoirs brefs, explorations stylistiques de figures de rhétorique, correspondances brèves, devoirs à réaliser sur son téléphone intelligent, Twitter ne fait pas que tirer parti des outils les plus performants de communication : il introduit de la mobilité et de l'interactivité dans l'espace pédagogique. La classe perd ses repères physiques et s'ouvre au nomadisme des apprentissages et l'élève s'inscrit dans la permanence des compétences en développement continu. Mieux, elle éveille les élèves à la pratique de l'effort quotidien en écriture. Et c'est ça l'enjeu pédagogique de Twitter : progression, motivation, réinvestissement, collaboration et réussite : des mots et des pratiques qui définissent le nouvel horizon des apprentissages de l'écriture à l'ère des médias sociaux. Pour en débattre lors de la deuxième table ronde : des professeurs, des pédagogues, des didacticiens, des élèves...
Pourquoi je tweete
La troisième table ronde réunit uniquement des twittérateurs mais sur un mode plus loquace cette fois. Fini la limite de 140 caractères : les paroles défileront ici à tombeau ouvert débitées sur le mode de l'urgence de dire pourquoi je tweete. Les twittérateurs vous parlent de leur passion : ils vous déballent les motivations secrètes de leur travail, vous donnent des clefs de lecture de leur oeuvre, révèlent les prises d'un artisanat du style. Car, dans leur esprit, la twittérature est un art qui mérite d'être approfondi dans tous les aspects de l'entreprise esthétique : stratégies d'énonciation, enjeux, métier, visées, style, conception de la nanolittérature, enjeux sociaux, pratiques poétiques vs. pratiques discursives, poétique du bref, théâtralité du minuscule... Des twittérateurs en chair et en os viendront en débattre lors de la troisième table ronde. Êtes-vous de ceux-là ?
Inscription au concours de twittérature.
Pour information : Institut de twittérature comparée.