HYBRID est une revue bilingue (français-anglais) à comité de lecture international portée par le Labex Arts-H2H (http://www.labex-arts-h2h.fr/) et publiée en ligne par les Presses Universitaires de Vincennes. La revue s'inscrit dans le vaste champ de réflexion autour des « humanités digitales » tout en mettant un accent particulier sur la relation entre les technologies numériques et les pratiques artistiques et littéraires, la place du sujet dans les environnements numériques, les réflexions sur le « post-alphabétique » et le « post-humain », les pratiques de recherche transformées par le numérique, la publication scientifique et littéraire « augmentée », les approches du patrimoine numérisé et numérique, les musées « virtuels », les formes et figures d’un art « post-numérique », les enjeux de la formation à une « culture numérique », des réflexions épistémologiques et critiques sur la communication et l’information numériques (liste non exhaustive).
Appel à contributions pour le numéro 1 de la revue HYBRID: Patrimoines éphémères.
Réception des articles complets (35 000 max espaces compris) et des propositions de recherche-création : 1er juin 2013 à l’adresse artsh2h@univ-paris8.fr.
Présentation du thème:
À la fin du XXe siècle, le numérique a été accueilli comme la réponse aux problèmes de conservation du patrimoine dans de nombreux domaines : on a ainsi numérisé livres, journaux, archives écrites, photographiques, filmiques et audiovisuelles avec la volonté de les rendre plus disponibles par un grand nombre d’utilisateurs tout en optimisant leur préservation. Dans quelques cas, le support numérique de substitution a pu devenir un véritable support de conservation (cas de certaines archives filmiques dont les originaux étaient sur supports instables).
Dans ce même temps, se sont posées les questions liées à la pérennisation des œuvres et des objets patrimoniaux « nativement » numériques, c’est-à-dire qui n’avaient à aucun moment été conçus sur un support traditionnel dont la durée de vie était plus ou moins connue. Créateurs et producteurs de contenus numériques, tout comme les institutions chargées de leur préservation, ont dû se rendre à l’évidence que le dispositif numérique était éphémère : les ordinateurs changent de vitesse de calcul, les fabricants d’outils de création font faillite ou transforment leurs produits, de nouveaux supports de création et de consultation émergent, des logiciels « passent de mode » et ne sont plus mis à jour.
Dans l’art et la littérature numériques, le caractère éphémère du dispositif est connu et exploré depuis plusieurs années : en effet, beaucoup d’œuvres créées dans les années 80 et 90 et nécessitant des applications spécifiques, ne peuvent plus être consultées sur les machines récentes. D’autres peuvent encore être actualisées, mais ne s’affichent plus de la même façon qu’elles ont été conçues par l’auteur. D’autres encore s’actualisent dans le « flux » des réseaux numériques, se transformant si profondément à chaque consultation qu’elles rendent caduque toute tentative de préservation « traditionnelle ». Certains auteurs inscrivent donc d’emblée leurs œuvres dans une pensée de l’éphémère : qu’elles affichent leur propre décomposition comme mode de réception, l’auteur y assistant avec mélancolie ou légèreté ; ou qu’elles se donnent à voir non plus sur le web mais en « spectacle », lors d’un instant partagé mais qui passe, inexorablement.
- Dans le domaine des arts et littératures numérique semblent donc émerger des « esthétiques de l’éphémère », pour reprendre un terme théorisé par Christine Buci-Glucksmann (Esthétique de l’éphémère, 2003), que nous souhaitons proposer comme un premier axe de réflexion théorique et de recherche-création : la soumission de projets artistiques ou littéraires est tout particulièrement encouragée.
- Dans une perspective un peu plus élargie, l’« éphémère technologique » pose la question du statut de l’œuvre d’art dans la société, traditionnellement définie par une certaine pérennité (H. Arendt, La Crise dans la culture, 1961) : voici un deuxième axe de réflexion théorique qui nous semble important.
- L’éphémère se trouve originellement inscrit dans d’autres formes artistiques : les arts de la scène, la performance, mais aussi le landart, certaines formes de livres d’artistes et d’autres installations fragiles, à « durée limitée »… Pourtant, des modes de préservation de ces œuvres existent, s’appuyant sur de la documentation, de l’enregistrement, des témoignages (voir le « Réseau des médias variables ») et leur organisation sous forme de base de connaissances, d’expositions, etc. Jusqu’à quel point les patrimoines éphémères du numérique pourraient-ils s’inspirer de ces démarches ? C’est une troisième question qu’il nous semble essentiel d’aborder dans ce volume. Les présentations de prototypes sont toutes aussi bienvenues que des réflexions d’ordre esthétique et des analyses de projets existants.
- Enfin, l’intitulé « patrimoines éphémères » induit une quatrième question, de portée plus générale et qui dépasse le seul champ du numérique : qu’est-ce qui est considéré comme un patrimoine en devenir « digne » d’être acquis, collecté, sélectionné et préservé au travers des doctrines, des normes et des pratiques des professionnels des musées, des archives, des monuments historiques, etc., elles-mêmes régulièrement questionnées et revitalisées par les chercheurs, les artistes ou les simples citoyens ; et en négatif, qu’est-ce qui se trouve exclu des démarches de conservation à long terme : créations, archives, objets du quotidien, traces fragiles et dérisoires de l’activité humaine.
Informations générales sur la revue HYBRID, son comité de rédaction et son comité scientifique :
- Chaque article proposé à HYBRID est soumis à une évaluation à double aveugle.
- Chaque article devra être présenté sous une forme strictement anonymisée.
- Les langues de rédaction sont le français ou l’anglais.
- L’auteur joindra une courte bio-bibliographie de 10 lignes max. dans un document séparé.
- La longueur de l’article ne devra pas dépasser 35 000 signes (espaces compris).
- Les articles devront être formatés en Word (.doc ou .docx). Les images seront présentées à la fois insérées dans le texte et en fichier séparé. Toute reproduction d’œuvre devra être précisément identifiée.
- Pour les propositions de recherche-création (qui pourront ne pas être textuelles, mais sonores, filmiques, etc.), nous ne pourrons à ce stade assurer l’hébergement et la maintenance de celles-ci. L’auteur soumettra donc sa création sous forme d’un « lien » Internet, à partir duquel sa création sera directement consultable ou téléchargeable. Il joindra une présentation de son projet (5 000 signes max.).
Calendrier de soumission
- Lancement de l’appel à contributions : 12 mars 2013
- Réception des articles complets (35 000 max espaces compris) et des propositions de recherche-création : 1er juin 2013 à l’adresse artsh2h@univ-paris8.fr
- Expertises des articles et propositions de recherche-création en double aveugle : jusqu’au 25 juin
- 1er juillet : Décision sur les articles et propositions retenus
- Juillet : finalisation des textes selon les consignes d’amélioration données par les rapporteurs et les normes de présentation typo- et bibliographiques qui seront communiquées aux auteurs
- Août-septembre : traduction des 10 articles du français à l’anglais ou inversement
- Mise en ligne fin février 2014