Dossier : Disparition - esse arts + opinions numéro 66
Date de tombée : 10 janvier 2009
Les textes proposés (de 1 000 à 2 250 mots maximum) pourront être envoyés à s.babin@esse.ca avant le 10 janvier 2009. Inclure une courte biographie (50-100 mots), un résumé du texte (100 mots), ainsi que l’adresse postale et le courriel de l’auteur.
Les propositions non liées aux dossiers (critiques, essais, analyses) sont aussi bienvenues (tombée : 10 septembre, 10 janvier et 15 avril de chaque année).
Disparition
«Nous vivons dans un monde où la plus haute fonction du signe est de faire disparaître la réalité dans une profusion d'images où il n'y a plus rien à voir, et en même temps de masquer cette disparition», écrivait Jean Baudrillard en 1995 dans Le crime parfait.
C’est autour d’une telle problématique de la « disparition » qu’esse oriente son prochain dossier. En effet, on peut lire dans le propos de Baudrillard deux formes implicites de disparition: il y a, d’une part, un certain éloignement du Réel qui est déclenché par l’omniprésence du simulacre. D’autre part, il y a une disparition se jouant au niveau de l’image, qui se dérobe au visible tout en affirmant le processus de sa propre néantisation. Peut-on penser les productions de l’art contemporain comme des concrétisations de cette double dialectique du disparaître? Les œuvres produites par les artistes d’aujourd’hui sont-elles constituées d’images «où il n’y a plus rien à voir» et qui, pourtant, sont les masques par le biais desquels la fin du réel est entérinée?
Si la disparition est présente sous plusieurs formes dans les productions actuelles, nous envisageons les enjeux inhérents à la disparition dans leurs rapports notamment aux pratiques éphémères, au palimpseste, aux matériaux invisibles, à la dissimulation volontaire, à l’autodestruction, à la transformation, au manque, à la perte, voire à la mort. Le thème pourra aussi être abordé dans son rapport au temps, aux temporalités de l’image vidéo entre autres, et aussi en rapport avec le concept philosophique de la fin. En effet, les débats sur la fin de l’Histoire ont marqué les productions artistiques des deux dernières décennies. On pourrait maintenant se poser la question: le moment est-il venu d’annoncer la fin de la disparition? Ou sommes-nous encore et perpétuellement habités par le souci de prolonger la disparition par l’image?
Ce dossier a pour finalité d’aborder sous ces aspects pluriels les possibilités de la disparition, mais aussi de son contraire, celui de la conservation déterminée, de l’usage de nouvelles pratiques pour réinventer l’Histoire et ses ellipses volontaires.
Nous encourageons les auteurs à nous soumettre des textes qui approfondissent cette problématique tout en se penchant sur un corpus d’art actuel.
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