Mise en ligne de Gabrielle Roy: du manuscrit au virtuel

Le Laboratoire NT2 est fier d'annoncer la mise en ligne du site Web Gabrielle Roy : du manuscrit au virtuel, une initiative du Groupe de recherche sur Gabrielle Roy. Piloté par Sophie Marcotte (chercheuse principale), François Ricard et Jane Everett (co-chercheurs), ce projet consiste en une base de données accessible en ligne et portant sur l'une des romancières les plus importantes de la littérature québécoise et canadienne moderne. Le site Gabrielle Roy: du manuscrit au virtuel permettra notamment de rendre disponible des textes inédits et quasi-inédits de l'écrivaine.

 

Texte de présentation:

 

Considérée comme l’une des romancières les plus importantes de la littérature québécoise et canadienne moderne, Gabrielle Roy (1909-1983) a laissé une œuvre aussi abondante que diversifiée, qui ne cesse d’intéresser encore aujourd’hui un public grandissant de lecteurs, d’étudiants, de critiques et de chercheurs.


Si la quinzaine de livres qui forment l’œuvre «canonique» de G. Roy, depuis Bonheur d’occasion (1945) jusqu’à La Détresse et l’Enchantement (1984), sont bien connus de ce public et largement étudiés et commentés depuis longtemps, il n’en allait pas de même de ce qu’on pourrait appeler la partie «immergée» de l’œuvre royenne, qui est d’une abondance et d’un intérêt tels qu’on ne peut plus l’ignorer aujourd’hui si l’on veut mieux comprendre l’univers et l’art de la romancière. Ce corpus se compose d’inédits (une cinquantaine de textes littéraires et près de 2 000 lettres), de «quasi-inédits» (des textes publiés dans des périodiques, surtout pendant les années 1940, et peu accessibles aujourd’hui) et de manuscrits, dactylogrammes et autres avant-textes qui permettent de suivre le travail d’invention et d’écriture de la romancière.


Le but de ce projet de recherche est de continuer le travail entrepris par le Groupe de recherche sur Gabrielle Roy depuis 1996, qui a consisté en l’édition critique, en l’édition électronique et en l’analyse de ce corpus «immergé» (Ricard & Everett, 2000) et pratiquement inconnu du public et des chercheurs, ainsi que de pousser plus avant les travaux amorcés dans le cadre du projet individuel «Communautés virtuelles : l’œuvre de Gabrielle Roy à l’ère du numérique» subventionné par le FQRSC de 2006 à 2009, qui a permis la création de ce site interactif destiné à la communauté internationale des chercheurs et des lecteurs intéressés à l’œuvre de la romancière.


Depuis 1997, huit recueils d’inédits de G. Roy ont été publiés (Le temps qui m’a manqué, 1997; Ma chère petite sœur, 1999; Le Pays de Bonheur d’occasion, 2000; Mon cher grand fou, 2001; In Translation, The Gabrielle Roy-Joyce Marshall Correspondence, 2005; Femmes de lettres, 2005; Rencontres et entretiens, 2005; Heureux les nomades, 2007), en plus de l’édition électronique de l’ensemble du dossier génétique du Temps qui m’a manqué (Marcotte, 2007c). À cette liste s’ajoutent trois recueils d’études critiques (Gabrielle Roy inédite, 2000; Gabrielle Roy réécrite, 2003; Gabrielle Roy contemporaine/The Contemporary Gabrielle Roy, 2007).


Notre équipe travaille maintenant à l’édition électronique des récits brefs et de nouvelles inédits, des lettres de Gabrielle Roy qui n’ont pas encore fait l’objet d’une publication, de billets et de chroniques publiés au tout début de sa carrière, ainsi que des dossiers génétiques des œuvres publiées, ce qui pavera du même coup la voie à l’étude des méthodes d’écriture et de l’art du roman et de la lettre chez Gabrielle Roy.


Ces travaux d’édition et d’analyse, qui passent par l’exploitation des ressources électroniques comme mode principal de dissémination, assureront une plus large diffusion et une meilleure connaissance de l’œuvre, de la pensée et de l’écriture de G. Roy, et donc de la littérature canadienne et québécoise. En plus de contribuer à l’avancement des connaissances dans certains domaines des études littéraires tels la textologie, la critique génétique, l’épistolographie et la sociologie de la littérature, ils permettront la mise au point de protocoles d’édition électronique propres à chaque type de texte qui pourront servir de modèles à d’autres entreprises de même nature au Québec et au Canada, où la publication électronique de manuscrits littéraires en est encore à ses premiers balbutiements.