Napoli Express de Benoît Bradel

(Source: Jean-Pierre Balpe dans HyperFiction )

Dire une ville: Naples, c'est ce que proposait ce spectacle dans une maginfique mise en scène avec une mise en espace très originale, très bien pensée et des éclairages parfaits. Un beau spectacle donc avec les interventions du poète sonore Anne-James Chaton responsable des textes et de la partie sonore.

Or, le problème, c'est le texte… Émietté, disjoint, distendu, tout est fait pour éviter qu'un sens quelconque ne s'installe. Il me semble que c'est là une caractéristique fréquente de l'écriture contemporaine, notamment poétique, comme si après une période ou le sens, la syntaxe, la construction rationnelle du sens, a été trop forte, les écrivains cherchaient, à tout prix à éviter d'être des donneurs de leçons. Le sens est abandonné au profit d'une sémiose vague où le spectateur pénètre ou ne pénètre pas. En tous cas, il ne lui faut pas compter sur l'aide de l'écrivain. On est emporté par une marée esthétisante de sons et d'images renvoyant à une vision très conventionnelle de Naples mais rien de la Naples réelle.

Le résultat, me semble-t-il est déceptif : ça part dans tous les sens, s'enlise dans l'imprécision, le vague, le tout est égal à tout… comme si n'importait plus la littérature mais quelque chose comme une littérature de la littérature.

On passe un bon moment (une heure à peu près) et après?…

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