Une petite startup américaine, Walker Reading Technologies, a mis au point un procédé, qui, si leur théorie se vérifie, pourrait bien changer la manière dont nous abordons le texte électronique, et même le texte tout court. Leur travail part du fait que notre oeil n’est pas conçu pour la lecture : le coeur de notre champ de vision, la partie la plus nette, est de forme circulaire, alors qu’un texte est linéaire, qu’il soit écrit de gauche à droite, comme dans nos contrées, de droite à gauche ou même de haut en bas. En conséquence, lorsque l’oeil balaie la page, il reçoit également des informations venues de la ligne inférieure et supérieure, des données en trop qui forcent le cerveau à faire un tri et se débarrasser de ces parasites. Un tel problème se pose bien sûr depuis la nuit des temps. Le texte électronique reproduit ce défaut, ce qui fait du texte à l’écran un succédané de mauvaise qualité de son équivalent papier, alors qu’en réalité sa lisibilité pourrait être bien meilleure.
Les chercheurs de cette société ont donc réfléchi à des algorithmes permettant de “casser” des phrases en fonction de leur syntaxe, pour les afficher sous la forme de “cascades”, chaque ligne ne comportant que quelques mots et démarrant en un point spécifique de la feuille, ce qui donne au texte l’apparence d’un poème (voir la vidéo).
Ce mode de lecture se révèlerait bien plus reposant pour l’oeil. Selon leur étude, les tests ont montré que la facilité de compréhension des textes était fortement améliorée, y compris pour les étrangers. Les gens ne lisent pas vraiment plus vite, mais il comprennent mieux ce qu’ils lisent sans y consacrer du temps supplémentaire.
La compagnie diffuse cette technologie, nommée Live Ink, par l’intermédiaire de logiciels destinés au grand public ou sous forme de licence auprès des grosses sociétés se lançant dans l’édition électronique. Elle a présenté ses dernières recherches ce mercredi 9 mai lors de la conférence Digital Books 2007 qui s’est tenue à New York.
Via Slashdot et VentureBeat.com.