Dans « Hypertextes Hypermedias, H2PTM’03, créer du sens à l’ère numérique », excellent livre qui devrait figurer dans la biblio du NT2, livre coordonné par Jean-Pierre, Imad Saleh, etc. figure un article qui essaye de répondre à l'excellente interrogation de Pierre-Louis. Il s’agit de « Signes et sens à l’ère du numérique » dont voici le résumé : [" Signe et sens à l'ère du numérique ", DOMINIQUE COTTE, MARIE DESPRES-LONNET, CECILE ROQUES - CERSATES (Lille 3)
RÉSUMÉ. Les surfaces de nos écrans laissent affleurer des signes dont l’interprétation a une implication directe sur les modes d’usage des logiciels et des fonctions a priori disponibles. Leur statut d’image amène souvent à les envisager comme intuitifs alors que se sont des formes de médiation qui agissent à travers une forte symbolisation. Pour analyser ces traces, dont l’origine est à la fois technique et culturelle, une approche interdisciplinaire, croisant la sémiotique, l’informatique et l’analyse des usages nous a semblé nécessaire. Une première approche est ici proposée à travers l’analyse des icônes présentes sur les interfaces des suites bureautiques Windows®.
ABSTRACT. Computer screens are full of signs, the interpretation of which, has a direct implication on the software functions that may or may not be reached. Their status of pictures often makes them be considered as intuitive though they act as mediation forms through a strong symbolization. To analyze these traces, coming both from a technical and a cultural background, an interdisciplinary approach, crossing semiotics, computer science, and sociology seemed necessary to us. A first approach is proposed here through the study of icons from the Windows® interface. ]
Il n’y a pas de conclusion véritable à tirer de l’observation de l’équipe de recherches qui a travaillé sur ce sujet. Leur étude est en cours.
Je retiens de leur article l’importance du recyclage des objets : « Les dispositifs médiatiques faits pour les écrans ne peuvent se passer de convoquer des objets venus de contextes traditionnels, qu’ils recyclent en quelque sorte. (…) de nombreux signes rappellent l’univers du papier (icône de la page cornée), les taquets de justification du texte rappellent les rouleaux de machine à écrire, etc.
L’équipe de recherche parle aussi d’une apparente non hiérarchisation « des énoncés visuels (par ex. le niveau Dos, le niveau bureau, le niveau wysiwyg du document, etc.) qui semble plutôt un nivelage via le calibrage des icônes et une charte graphique à vocation unificatrice. »
Ils constatent « un décalage entre le signifiant et le signifié qui aboutit à des relations nécessairement arbitraires, dont l’appréhension fait appel à des apprentissages et des mécanismes d’inférence lourds. » en langage plus clair et moins politiquement correct, il me semble qu’ils pointent directement des formes de conditionnement lourdes non des formes d’apprentissage. Ce serait donc intéressant de poursuivre la recherche dans ce sens défini de manière encore vague de ce conditionnement qui implique une soumission de l’esprit à des langages non visibles mais opératoires.
Enfin, pour conclure, ils affirment que « ce langage m’a rien de spontané ni d’intuitif, il repose sur un ensemble de conventions fortement codées et traduit des relations complexes au sein de systèmes fortement technicisés. « de plus comme tout système de signes, celui-ci n’existe pas hors d’un système culturel donné (l’Empire n’est pas désigné…) et pose la question de la compétence individuelle et bien sûr d’une représentation sociale partagée. »
Cela pourrait être une piste de recherches pour le NT2. Pour ceux que ça intéresse je pourrais faire des photocopies de l’article.
P.S : Pour ceux que ça intéresse H2PTM signifie : Hypertextes Hypermedias, products, tools and methods.