Les Trois Ecritures : Langue, nombre, code

(Source: Piotrr dans Homo Numericus)

Linguiste et anthropologue, Clarisse Herrenschmidt travaille depuis longtemps sur la question de l’invention des systèmes d’écritures. L’originalité de son propos réside notamment dans la volonté d’appréhender ensemble et donc de confronter à la fois l’écriture des langues, l’écriture des nombres -et singulièrement au sein des systèmes monétaires, et l’écriture du code informatique auquel le développement d’Internet donne toute sa puissance. Pour Clarisse Herrenschmidt, ces objets techniques que sont les systèmes d’écritures portent en eux un rapport au monde et un mode de pensée propres aux sociétés qui les créent et les utilisent.

Helléniste de formation et spécialiste de la Perse, l’auteure s’intéresse depuis la fin des années 90 aux développements d’Internet, auquel elle a consacré plusieurs articles. A l’occasion de la parution de son ouvrage, le quotidien Libération publie un dossier qui lui est consacré dans son supplément hebdomadaire consacré aux livres.

Présentation de l’éditeur :

Spécialiste des langues, des religions et des civilisations de l’Iran avant l’islam, mais aussi de la Grèce ancienne, Clarisse Herrenschmidt étudie l’histoire des écritures de l’homme occidental, depuis les bulles à calculi de Sumer (Iraq) et de Suse (Iran) jusqu’à l’Internet, en passant par le Moyen- et le Proche-Orient, le monde grec et l’Europe.

En procédant à la synthèse de ses travaux, elle entreprend de comparer trois systèmes d’écriture, les situant dans le contexte où ils ont vu le jour : les modes d’écrire les langues (dont l’invention date de 3300 avant notre ère environ), ceux d’écrire les nombres sur la monnaie frappée (l’écriture monétaire arithmétique commence vers 620 avant notre ère, en Ionie), enfin l’écriture informatique et réticulaire, fondée sur un code (qui naît entre 1936 et 1948, puis se prolonge par celle des réseaux à partir de 1969 aux États-Unis). En décrivant leurs caractéristiques propres, elle cherche aussi à en analyser les structures communes et à montrer en quoi ces systèmes imprègnent le rapport au monde de leurs usagers.

Au carrefour de plusieurs disciplines, la philologie, l’histoire, l’anthropologie et la linguistique, son enquête explore les nombreuses implications sur l’homme de cette « aventure sémiologique unique », désormais planétaire, dont il est fait le récit étonné et étonnant.