Veins
Rita McKeough
Commissaire(s): Mikhel Proulx
Exposition partenaire du Printemps numérique
Exposition du 14 avril au 19 mai 2018
Vernissage samedi 14 avril 2018, à 17 h
Visite commentée (en présence de l'artiste) samedi 14 avril 2018, à 16 h
Veins est une installation multimédia qui fait référence aux paysages de l’Alberta – où vit Rita McKeough depuis plus de dix ans. Dans ces paysages, un réseau de pipelines entrelace un terrain «naturel», comme un système artificiel de veines et de vaisseaux sanguins. Ces veines coupent l’espace d’exposition en deux, formant une route goudronnée dont les côtés sont peuplés d’animaux, de feuilles de peuplier surdimensionnées, de troncs d’arbres, de voies ferrées et d’une pompe à huile motorisée. Des serpents géants – et mécanisés – se faufilent au milieu de tout ça tandis que des troncs d’arbres sont délicatement abattus par des baguettes automatisées.
Les projections murales présentent des créatures de la forêt dont les visages clignotent et se déforment ainsi que des collages d’animation image par image montrant: des feuilles d’arbres, des nids d’oiseaux, des morceaux de bois et d’animaux. En guise de trame sonore, des «voix bestiales» aboient et respirent dans l'espace. Elles cèdent ensuite la place à la voix tendre et fragmentée de Rita McKeough, suivie de chants, de sifflements et d’une chorale. Le tout forme une scène de corps hybrides à la gestuelle tant mécanique qu’animale. Des corps artificiels à l’image de la nature – humaine et technologique – qui penche vers une domination précaire de l’espèce humaine sur son environnement naturel.
Originaire de Calgary, Rita McKeough est une artiste audio, d’installations médiatiques et de performance. Depuis la fin des années 1970, son travail a été présenté partout au Canada. En 2009, elle est lauréate du Prix du Gouverneur général en arts visuels et médiatiques. La critique s’intéresse à la pratique artistique de McKeough en présentant son travail dans des catalogues d’expositions, des périodiques d’art et de nombreuses publications, y compris une monographie éditée par Diana Sherlock à venir. www.ritamckeough.com/
Mikhel Proulx is a cultural historian of contemporary art and digital visual media. His research considers Queer and Indigenous artists working with new media, and he has curated exhibitions across Canada, Europe, and the Middle East. Mikhel is a PhD student in the department of Art History at Concordia University, where he teaches media art histories.
Mappemonde
Moridja Kitenge Banza
Exposition du 14 avril au 19 mai 2018
Vernissage samedi 14 avril 2018, à 17 h
Visite commentée (en présence de l'artiste) samedi 19 mai 2018, à 15 h
Commencé depuis 2009, Mappemonde est un projet toujours en construction et en perpétuelle transformation dans lequel je questionne mon identité en créant ma propre mappemonde ignorante des frontières artificielles héritées de l’Histoire. Cette cartographie poétique est une réflexion sur ce que je suis, ce que je deviens et la place que j’occupe dans cet espace qui se nomme monde. Ce travail propose une topographie de mes lieux de vie, symbolisés par des ensembles et sous-ensembles reliés les uns aux autres par des flèches figurant mes déplacements.
Réflexion sur le territoire, l’histoire, la mémoire et les frontières
Réflexion sur l’espace comme lieu social, géopolitique, identitaire, sentimental et culturel
Sur cette mappemonde que je crée à la fin de chaque année, j’affirme mon «Chez moi» partout où cela me plaît et ma «liberté de mouvement», sans entrave d’aucune sorte. Mais c’est aussi une façon pour moi de me sentir en sécurité et de ne pas avoir l’impression d’être perdu loin de mon lieu d’origine. La carte devient ainsi une boussole. Comme les anciens explorateurs, seuls les pays que j’ai visités existent. Ainsi je pose la question de la place de l’existence de l’autre.
Existe-t-il parce que je l’ai décidé? Qui est-il par rapport à moi? Qui suis-je par rapport à lui? Tant de questions qui n’ont ni frontière, ni couleur. Cette œuvre questionne ma façon de connaître, de structurer et de présenter le monde ainsi que la place que j’occupe dans celui-ci. La place que j’occupe en tant que jeune, d’origine africaine, congolaise, immigrant et aujourd’hui citoyen du Canada.
Moridja Kitenge Banza est un artiste canadien d’origine congolaise, né à Kinshasa, République démocratique du Congo. Il est diplômé de l’Académie des beaux-arts de Kinshasa et de l’École supérieure des beaux-arts de Nantes Métropole. Sa pratique interroge l’histoire, la mémoire et l’identité des lieux qu’il habite ou qu’il a habité en lien avec la place qu’il occupe dans ceux-ci. Ses projets donnent lieu à des peintures, des installations, des photographies, des dessins ainsi que des vidéos. En 2010, il reçoit le 1er prix de la Biennale de Dakar pour la vidéo Hymne à nous et son installation De 1848 à nos jours. Son travail a été présenté au Musée Dauphinois (France), au Museum of Contemporary Art (Rosklide, Danemark), à la Arndt Gallery et la nGbK (Berlin, Allemagne), à la Biennale de Casablanca (Maroc), à la Fondation Attijariwafa Bank (Maroc), à la Fondation Blachère (France), au National Arts Festival de Grahamstown (Afrique du Sud) ainsi qu’à la galerie Joyce Yahouda (Montréal). www.moridjakitenge.com/