La particule est l'unité de mesure du 21e siècle. Du boson de Higgs à la particule modale, cet élément englobe les sphères physiques, sociétales, environnementales et culturelles de notre quotidien. Elle sert à construire la matière des objets qui nous entourent, mais aussi le rang social d'un individu, au travers de son ajout à un nom de famille par exemple. Qu'elle soit empirique ou se retrouve dans son homologue numérique qu'est le pixel, la particule est à la base de nos sociétés technologiques.
Mais cette particule ne trouve son poids qu'au travers de son interaction avec son entourage. Aucune histoire ne se raconte en un seul mot, aucune image ne se fait avec un seul pixel. Cet échange, qu'il soit attractif ou répulsif, collaboratif ou créateur de singularités, est donc porteur d'une effervescence sociale non négligeable et apparaît de façon simultanée à des milliers d'autres. Les particules sont le jaillissement d'informations diverses se créant continuellement. Ce n'est qu'en prenant ces émergences chaotiques et en les regroupant que nous pourrons comprendre la culture que nous créons. La chose à faire, pour quiconque désire prendre le pouls de son environnement, est alors de recadrer ces processus de couplage pour en dégager un sens.
C'est en prenant l'artiste, ou plutôt les artistes, que nous croyons pouvoir y arriver. Ils/elles sont des éléments seuls dans leur production, mais toujours à s'abreuver de leur environnement, en constante transition entre l'un et l'autre. L'internet, ce canevas à la mémoire toujours grandissante, a de multiples recoins où ces particules artistiques, même si elles sont de plus en plus de liens entre elles, expérimentent en petits groupes. Tantôt en symbiose avec ses semblables, tantôt en réaction à ceux-ci, l'artiste numérique se voit donc coexister à l'intérieur, mais surtout, être l'antithèse aux pourriels, au shitposting, aux pilules pour maigrir ou faire bander et aux fraudes inondant quotidiennement nos paysages technologiques.
Il est donc de notre devoir de les rassembler dans un corpus symbiotique, de mettre en commun ces particules culturelles et de voir où nous en sommes, où nous allons. Car toutes ces pratiques nous définissent.
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