Les Pages blanches

Soumis par NT2 le jeu, 04/19/2007 - 16:49

Auteur·e·s:

Cette oeuvre a été créée dans le cadre de l'Atelier de création hypertexte du XIème festival international de la vidéo et des arts électroniques (26 mars 1996 - 13 avril 1996). L'internaute doit cliquer sur les blancs du texte pour poursuivre son parcours dans l'oeuvre.

Infos

Site d'hébergement:

[ars]numerica

URL du site d'hébergement:

http://cicv.fr

Date de dernière consultation de l'oeuvre:

06 Juillet 2019

Coordonnées de l'artiste:
ole@cicv.fr
Groupe de recherche:
NT2, Chaire de recherche

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Citation(s)

Six cinq quatre trois deux un zéro cette fois-ci il faut y aller, enhardi de cinq quatre trois deux un zéro résolutions solennelles, indiscutables, ultimatonne, y aller est si pesant, je suis tombé dedans quand j'étais petit, trou noir, piègé, le monde s'est dérobé sous mon poids, et voilà capturé ! il faut se rendre, se rendre en bon état, payer en espèce humaine de préférence, se rendre sans concession conformément au traîté de non prolifération des états d'âmes ; c'est sûr en effet, je n'irai pas par quatre trois deux un zéro cheMains, ces mains desquelles fleurissent autant de promesses de rassemblements, mains refermées sur les tiennes, main dans malin, je te faufile entre les doigts, je te délie, trois deux mains sur la tête ! délit d'ingérence, dos au mmmm__________onde ! un-zéro__________. Je digère les balles, mon corps criblé de zéro, je__________tu, je _______ tu, je _______ tu, je tu, jetu, j _______ tue__________

Discours (notes)

« Les Pages blanches s'articulent autour du blanc, sorte d'isolant dans l'alignement irréfutable du linéaire. On y fait l'expérience du manque, de la solitude, de toutes les situations ou les mots ne viennent pas au rendez-vous, s'excusent du peu (ils ne pouvaient pas venir, ils étaient déjà pris par le dictionnaire, figés dans les manières apprises, ou bien ils étaient trop vieux, trop rebattus, lieux communs, asignifiants). Les mots manquent et les Pages blanches consignent ces manquements, ces états où l'absence, le trouble, la passion, la disponibilité, l'affolement, l'horreur, l'effroi, exténuent la parole, la capacité à dire, le langage. Le texte est donné à déchiffrer en profondeur, entre les lignes, entre les blancs. Les blancs, sortes d'enjambées graphiques de silences, constituent donc autant d'interférences de textes entre eux : si vous cliquez avec votre souris d'ordinateur sur des blancs significatifs, le texte accouche d'un soupir, d'un autre texte. La rencontre de ces textes, de ces suites de mots en réforment le sens. Cette sorte d'inflation du silence vient en réaction à la déchirure du langage, déchirure entre les manières apprises et les territoires de sens encore à conquérir. Ces mots blancs de rage sont ceux de la colère, de l'ire entre les lignes contre l'habitude, l'immobilité. Ironie des Pages blanches téléphoniques dont la liste des anonymes tombés dans le domaine public et rendus disponibles par l'énumération de noms propres, dresse en même temps le plus grand annuaire de la solitude jamais constitué. » (http://archives.cicv.fr//HYP/etc.html)

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Etc, Marc