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La posture «relationnaliste» comme réponse au désenchantement

Dans l’article «Une dramaturgie des sciences?» du créateur en arts vivants français David Wahl se trouve le récit de rencontres sensibles entre humain et manchot. Derrière ces rencontres, je sens une réconciliation épistémologique, qui répond à ce que Morizot et Mengual décrivent comme le «grand partage de l’enchantement». Cet enchantement –ou émerveillement–, associé exclusivement aux arts, serait antagoniste à la mission scientifique et à la figure du savant –conçue comme un être sans relation avec un monde dont il tente d’arracher les secrets. La posture de Wahl –analogue à la mienne vis-à-vis l’écriture académique– constitue le cœur de cet article.

L'écoféminisme et la reconstruction des représentations

La forme fragmentaire en littérature permet «de s’exprimer sous la forme du discontinu, du décousu, de l’inachevé, de l’émietté» (Stalloni, p. 113, 2016). Autrement dit, elle présente une liberté narrative qui va au-delà des exigences de linéarité ou d’uniformité de sens, ce qui lui permet d’évoquer et de mettre en relation des éléments distincts sans avoir recours à l’explication de leur causalité ou de leur lien.

La recomplexification du Nord: déterrer les enjeux de l'exploitation minière

Si mes idées de projet pour mon mémoire restent encore bien floues pour le moment, j’ai néanmoins décidé de m’intéresser à deux œuvres écrites par des femmes abitibiennes mettant en scène des personnages féminins dans le Nord du Québec. Au sein de ce corpus constitué des œuvres «117 Nord» de Virginie Blanchette-Doucet et «Rapide-Danseur» de Louise Desjardins, «des espaces régionaux précis, des lieux qui sont spécifiés, problématisés, rendus signifiants au-delà de leur rôle immédiat de décor» occupent une place importante dans les textes (Langevin, 2013). Les narratrices sont d’ailleurs conscientes que le Nord en tant que double discours, à la fois intérieur et extérieur, est constitué par des années d’accumulation discursive, ce qui leur permet d’en tenir compte afin de le déconstruire ou de le retravailler en l’investissant différemment (Chartier, 2018, p.13).

Du charisme au danger: le potentiel érotique de l’ours, entre spiritualité et subversion

Dans ma première entrée, j’affirmais vouloir recomplexifier le rapport des femmes à la nature des territoires nordiques et envisager un cadre éthique à mon mémoire. Dans le cadre de ce carnet, je souhaite dans cette optique me pencher sur un cas plus précis: celui de l’ours. Il me semble que c’est l’animal tout indiqué pour aborder les questions relatives à la fois au genre et aux territoires nordiques. Je pense que ce cas particulier va me permettre, par la suite, d’entamer des réflexions plus larges sur ces rapports.

Discours humoristiques et écologie: un fatalisme comique

L’humour est omniprésent au Québec, c’est même un des principaux moyens par lequel s’exprime le récit collectif. Les humoristes apparaissent dans le cinéma, dans les séries télévisées, sur les scènes et les spectateurs suivent la mouvance avec, par exemple, plus de 1,9 million de billets vendus pour les spectacles humoristiques en 2019.

Galerie de l'héritage de la folie: le portrait littéraire sous une perspective écopoétique et écoféministe

L’idée de la nature comme «organisée autour des idées d’ordre et de pouvoir, comme celle d’une matière passive destinée à être conquise, contrôlée, démantelée, a légitimé l’exploitation des ressources naturelles, et faciliter le règne de “la science, de la technologie et de l’industrie”[...]» C’est aussi de cette manière que sont perçues les femmes —d’autant plus vrai pour les femmes considérées folles— qui sont étudiées, psychanalysées, mythifiées, fixées, scrutées et relayées aux marges de la société que nous pourrions liées métaphoriquement aux cabanes dans des bois, à des nefs de fous, à des hôpitaux, des asiles, des couvents.

La fécondité d'une approche écopolitique

Emprunté à cette strophe de Kanapé Fontaine, le concept de «femme-territoire» permet à Joëlle Papillon de réfléchir le rapport intime, marqué par le désir et le plaisir, qui unit l’énonciatrice à son territoire. Son approche qu’elle nomme écopolitique permet, en plus de tenir compte des dimensions enchevêtrées à la fois écologique, politique et poétique de l’œuvre, «de mettre en lumière l’importance de l’engagement du “je” lyrique de Kanapé Fontaine.» Ce «je» féminin, par l’écriture, «se réapproprie son corps (sexuel, maternel, créateur) en le réenracinant sur le territoire».

L'empathie comme fondement d'un nouveau mode d’existence amené par l’entremise de la fiction: les relations humaines envers le plus-qu’humain

Amorçant sa réflexion à partir de l’histoire d’une harde de caribous des bois, situés en Abitibi-Témiscamingue, qui risque de disparaître au profit de l’exploitation des ressources naturelles, Hope montre la relation typique qu’entretient l’espèce humaine envers une autre, voire envers les autres et envers le territoire. Il s’agit d’une relation froide où le plus-qu’humain, n’ayant pour nous pas d’histoire, existe à peine: «Anhistorique, l’animal est pauvre en sens, il n’existe pas à proprement parler, et n’a pas d’état.» Si Hope se réfère ainsi à Heidegger pour décrire l’animal au sens large, c’est pour souligner l’ampleur du problème. Comment modifier notre relation envers le plus-qu’humain si ce dernier existe, à proprement parler, à peine pour nous.

Liens affectifs et aspect phénoménologique de la guérison par le territoire dans la littérature innue contemporaine

Avant toutes choses, il est important de préciser la signification du terme «guérison» qui peut parfois être utilisé en tant que mot-parapluie englobant une multitude de définitions. La guérison étudiée dans le présent travail mobilise deux caractères. D’une part, le territoire agit comme un baume pour la santé des Innus. L’effet calmant de la forêt peut aider certains troubles comme l’alcoolisme. D’autre part, la guérison est aussi évoquée lorsqu’il est question de bien-être. C’est donc l’aspect plutôt symbolique d’une démarche réparatrice ou spirituelle qui est à ce moment soulevé. Dans les deux cas, le territoire occupe une place cruciale. Le rapport entre les Innus et la terre est ce qui est important. C’est pourquoi dans le cadre de ce projet j’emploierai la «guérison» comme étant la construction d’un lien affectif avec le territoire permettant quant à lui d’apaiser certains maux.

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