Présentation de la communication
«Patrick Chamoiseau écrit en français, jouant de plusieurs techniques de traduction du créole. Le créole des oeuvres de Chamoiseau est le créole de la Martinique (qui n’est pas exactement le créole de la Guadeloupe ou le créole d’Haïti). Avec les Antilles et la Caraïbe en général, on a affaire à des autochtones diasporisés, si je puis dire, puisqu’ils sont arrivés, ces descendants d’esclaves, en même temps que les Blancs, que les populations dites autochtones de la Caraïbe ont été très vite décimées. Très rares sont les familles qui sont encore de cette histoire de génocide.
De plus, ce créole est devenu, depuis les années 1980, un signe de légitimité culturelle, un signe d’appartenance historique à une tradition culturelle particulière, etc. Cette formation du créole comme une langue de résistance est une formation à la fois historique et peut-être aussi un peu artificielle. On est dans un double paradoxe ou, si vous permettez, une double mise en abyme, qui va se traduire, entre autres chez Chamoiseau, par une traduction de la traduction de la traduction.»