«Sur le plan formel, la Tétralogie du Monstre s'inscrit tout à fait dans la prolongation du style développé dans la Trilogie Nikopol qui a surtout fait connaître le bédéiste français d'origine yougoslave Enki Bilal. Grand dessinateur et grand scénariste, son dessin contribue davantage à créer une atmosphère dystopique et froide qu'à décomposer l'action et ses scénarios évoquent plus la tradition du roman de science-fiction philosophique que de la bande dessinée traditionnelle. Le récit est par ailleurs très peu pris en charge par l'image et beaucoup par le texte, sous forme de récitatifs parfois très longs, jusqu'à prendre la place de cases entières. Autrement dit, il n'utilise pas vraiment les codes et les possibilités sémiotiques de la bande dédessinée et développe plutôt un genre hybride, un genre où ni l'image ni le texte n'a préséance, mais où le texte et l'image travaillent peu ensemble et évoluent presque parallèlement.»
OBSERVATOIRE DE L'IMAGINAIRE CONTEMPORAIN