Dans Extension du domaine de la lutte, le premier roman de Michel Houellebecq, le narrateur a pour particularité, notamment, de produire des fictions animalières, soit des petites fables à significations paraboliques qui mettent en scènes un bestiaire varié.
Dans l’une de celles-ci, un chimpanzé est fait prisonnier par une tribu de cigognes et il déclare: «De tous les systèmes économiques et sociaux, le capitalisme est sans conteste le plus naturel. Ceci suffit déjà à indiquer qu’il devra être le pire.» Une telle vérité n’est apparemment pas bonne à dire car, pour avoir proféré de telles paroles, le singe se voit immédiatement mis à mort par les cigognes.
On a donc finalement un paradoxe qui se profile: d’une part on a un capitalisme naturel, ce qui est relayé par la mise en scène d’animaux, mais qui est assimilé au pire, ce qui est connoté par la mise à mort du singe.