Europe

Du lesbicide en images chez Maroch, Bechdel et Obom

Mais qu’advient-il des figures en marge de ce vieil ordre en habits neufs? Et plus particulièrement des lesbiennes politisées, sujets du présent texte? Quel traitement les médias, à la solde des empires financiers, leur réservent-ils? Et comment elles-mêmes représentent-elles, dans leurs œuvres, les affronts qu’elles vivent? Voilà les questions que j’aborde dans ce texte en m’appuyant sur les analyses de l’oppression de la classe des femmes élaborées par les théories du féminisme et du lesbianisme matérialistes.

«Toutes des lesbiennes!» Antiféminisme et lesbophobie, une complicité à l'épreuve du temps

Ce qui est sûr, c’est que dans le «toutes des lesbiennes !», l’intention n’est pas bienveillante et qu’à l’évidence, la lesbophobie est un moyen de dénigrer le féminisme. Un antiféminisme lesbophobe donc. Ou une lesbophobie antiféministe? Les dosages, instables, varient. Partir à la recherche de ces discours/de ces pratiques n’est pas simple. Il faut faire avec la dispersion, l’hétérogénéité, l’euphémisation dans des sources documentaires disparates et dispersées. Il faut aussi historiciser cette question et la confronter à la réalité qu’elle combat autant qu’au fantasme qu’elle construit.

Présentation: Féminismes et luttes contre l'homophobie

Tout en se constituant le plus souvent comme des champs spécifiques de recherche dans les cadres universitaires institutionnels, les études féministes et les études sur la diversité sexuelle et de genre se sont mutuellement alimentées sur le plan théorique. Alors que le dialogue entre les deux n’a pas toujours été exempt de tension, on voit aujourd’hui émerger des préoccupations communes. Ainsi d’un côté, la réflexion sur l’entrecroisement des systèmes d’oppression et des luttes contre les diverses discriminations sociales occupe une place centrale dans les théories féministes contemporaines. De l’autre, le domaine des études gaies s’est élargi pour englober la diversité des orientations sexuelles (gai, lesbienne, bisexuel-le, dénominations auxquelles s’ajoutent désormais de nouvelles identités telles que pansexuel-le ou asexuel-le) et la pluralité des genres (transexuel-le, transgenre, genderqueer, etc.) —une transformation que résume bien sa désignation anglaise de queer studies.
Cahiers de l'IREF

Université du Québec à Montréal

Féminismes et luttes contre l'homophobie: de l'apprentissage à la subversion des codes

Directeur·trice(s):
Chamberland, Line
Désy, Caroline
Saint-Martin, Lori
N° de la publication:
7
2016
En 1903, à Berlin, Anna Rueling appelait le mouvement homosexuel et le mouvement des femmes à s’entraider puisque tous deux luttaient pour la liberté et l’autodétermination individuelle.

Sexualité des femmes et activisme féministe: le cas (controversé) de SlutWalk

Je m’intéresse ainsi à la SlutWalk du point de vue des discours et des controverses dont elle fait l’objet au sein des cercles féministes, ainsi qu’aux façons par lesquelles ces controverses réarticulent une compréhension normative de la respectabilité sexuelle des femmes en général et du bon sujet féministe en particulier. Afin d’obtenir un portrait d’ensemble de ces controverses et de cerner leurs effets normatifs, j’ai effectué une analyse de discours critique (Foucault, 1971) des débats entourant la SlutWalk, analyse qui met en lumière les enjeux et les tensions qui caractérisent depuis longtemps la place de la sexualité dans les théories, les débats et l’activisme féministes.

Filmer le désir: sexualités et cinéma des femmes au tournant des années 2000

Je m’intéresserai à ces représentations du désir et de la sexualité dans le cinéma des femmes réalisé en France au tournant du XXe siècle, plus précisément à des représentations qui, mettant de l’avant une prise de position politique affirmée, voire radicale, sont vigoureusement engagées sur la voie féministe. Pour plusieurs réalisatrices, cette prise de position s’enracine dans ce geste, libérateur, qui consiste à prendre la caméra pour regarder/filmer, geste fondamental servant l’appropriation du regard/pouvoir féminin dans une industrie où les femmes accèdent encore trop difficilement à la réalisation.

La sexualité: un lieu politique d'où défaire les rapports d'oppression?

Ce triptyque «féminismes, sexualité, liberté» a inspiré les romans que j’ai écrits, les spectacles que j’ai produits, et a nourri par ailleurs ma réflexion en tant qu’enseignante-chercheuse travaillant sur les représentations médiatiques du genre et des sexualités. Néanmoins, mon rapport à la thématique de la liberté sexuelle s’est compliqué ces dernières années. Un malaise en moi a grandi, suscité par un certain type de discours sur la liberté sexuelle en France et dans d’autres pays, sur les causes que sert ce discours, et ce qu’il sert à discréditer.  Il me faudra revenir sur des éléments de contexte dans lesquels s’est développé ce discours, qui n’affecte pas que la France. Il m’a semblé nécessaire d’entamer une réflexion plus large sur la manière dont la notion de «liberté sexuelle» et les minorités sexuelles peuvent être paradoxalement instrumentalisées: d’une part, elles sont devenues objets discursifs dans le cadre d’une politique anti-migratoire aux fondements racistes; d’autre part, elles se voient dénier l’égalité des droits civiques.

Présentation: Féminismes, sexualités, libertés

Le colloque organisé par l’IREF et tenu le 11 mai 2016 a abordé les liens entre les féminismes (pensés au pluriel et impliquant convergences, dissensions et débats), la sexualité et la liberté. Autant l’appel de communications que la liste non exhaustive d’axes de réflexion proposés découlaient de notre souci d’ouverture à toutes les disciplines et à tous les types de réflexions. Par exemple, dans une perspective historique, les trois termes auraient pu nous amener à parler de contraception et de planification des naissances, ou encore des luttes pour le contrôle de leur corps qu’ont menées des groupes de femmes.

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