Europe

Fabuler et dire vrai: les réalismes et l’histoire des genres narratifs

Il peut sembler incongru de demander à un médiéviste d’ouvrir une rencontre qui se donne pour objectif de repenser le réalisme. Qui plus est dans une perspective sociocritique. On attendrait ici, plus naturellement, un spécialiste de la littérature française du XIXe siècle ou du roman anglais de la fin du XVIIIe siècle, périodes au cours desquelles, semble-t-il, on a le plus pensé, voire théorisé, le réalisme.

De marquette, de plume et de peinture. «Le Portrait de Dorian Gray» d’Oscar Wilde

Il ne s’agit donc plus de visualiser le réel et de le déposer sur la toile, «mais de le fabriquer et de le plastifier.» D’un coup, les fleurs, les arbres, les tiges et les racines sont des hiéroglyphes, des formes défigurées que le peintre démêle d’un coup de pinceau. Il apporte un nouveau type que la Vie, tel un éditeur entreprenant, reproduit sous une forme commune.

La fabrique collective d’un désastre climatique: «Aqua™» de Jean-Marc Ligny

«Tout est désastre dans le roman Aqua™ de Jean Marc Ligny et les responsables sont innombrables et partout. Des conflits géopolitiques aux catastrophes écologiques, il s’agit d’un véritable roman apocalyptique. Non pas au sens où on l’entend souvent de destruction totale de l’humanité, mais au sens biblique de révélation par la destruction du jugement dernier.

Les effets picturaux des miroirs de la peinture: de Van Eyck à Bacon

Objet mimétique par excellence, le miroir a été utilisé par Brunelleschi dans son expérience de la tavoletta pour vérifier l’exactitude de la représentation de la perspective. En 1435, Alberti dans De pictura (La peinture), comme le fera après lui Léonard, conseille le peintre de s’en remettre au miroir. Pour l’un comme pour l’autre, le miroir-plan constitue le modèle même du tableau. Il permet de voir quelque chose qui se donne en profondeur sur un plan.

Portrait du décadent en jeune homme: juvénilités masculines chez Barrès, Bourget, Rachilde et consorts

«C'est sur un fait divers, qui fit grand bruit et qui survint à l'hiver 1888, que j'aimerais baser mon propos. L'affaire se déroule dans une villa de Sidi Mabrouk, près de Constantine en Algérie française. Le 25 janvier 1888, Henri Chambige, un étudiant de 22 ans a assassiné sa maîtresse, Madeleine Grille, une femme mariée de 30 ans. Il est retrouvé blessé près de son cadavre dénudé.

Images du sida dans la photographie (1): Introduction

La représentation du corps malade s’inscrit-elle dans un désir de faire voir le corps comme une «singularité quelconque», voire une donnée aléatoire et statistique? L’image est-elle une réponse au courant de pensée qui plane dans les années 1980-1990 à propos de la sanction sur le pervers? L’image du corps désubjectivé déconstruit-elle l’idée répandue d’une mort sélective et prédestinée?

Images du sida dans la photographie (2): Le corps exposé et sans histoire

Que ce soit dans les photographies d’Atwood et de Goldin, ou encore dans le documentaire de Guibert, les sidéens sont nommés: Guibert lui-même, Jean-Louis, Cookie, Vittorio, Gilles et Alf. Nul n’est anonyme en soi, puisqu’aucun ne masque l’identité du malade. Le spectateur a donc la possibilité de retrouver des informations sur chacun des corps qui se retrouvent dans l’image.

Images du sida dans la photographie (4): Le corps visible et accessible

Sachant que le corps sidéen est exposé et accule le spectateur (citoyen) au pied du mur, le déstabilisant de ce fait à propos du discours divin, politique, social et médical, il ne demeure pas moins crucial de déterminer si ces images d’Atwood, de Goldin et de Guibert sont accessibles aux spectateurs et à la société.

Images du sida dans la photographie (5): Conclusion

Sans qu’il ne s’agisse, pour les malades, que de communiquer une expérience singulière qui est apparue du fait d’une résurrection épidémique et d’une impuissance thérapeutique, on peut mentionner l’importance de styliser autrement le sida qu’en cloisonnant les individus qui en sont atteints.
S'abonner à RSS - Europe