Pour finir, venons-en tout de suite au fait, au trognon de l'affaire, dirait Céline: Écrire, c'est faire l'expérience de l'étranger. Banalité, direz-vous, chose entendue, ressassée, parlez-nous d'autre chose.
Les rites dionysiaques sont quant à eux aussi bien pratiqués dans un cadre civique qu'en milieu naturel dans la plus pure sauvagerie. Cette confusion nous amène à poser la figure de Dionysos en tant que frontière entre le Même et l'Autre.
L'acte d'énonciation s'accomplit parfois au risque et même dans la crainte de dériver, de se perdre. Cette inquiétude se justifie d'ailleurs de l'écart qui est la condition même de la parole, le «parlêtre» se reconnaissant sujet d'une langue, d'une parole, d'un désir, comme d'une nécessité en partie étrangère dont la détermination le dépasse.
Un texte d'Isaac Jogues sera commenté sous un certain angle: celui de la détermination d'un regard qui fonctionne comme miroir et adresse: une destination de l'image qui vient au corps pour en dire l'incarnation.
Pour un sujet, le fait que quelque chose le concernant, qui le dépasse et l'excède, vaille plus que lui-même, puisqu'il peut pour cela aller jusqu'à donner sa vie, ne va pas sans interroger le psychanalyste. Ce dépassement s'appelle transcendance et dans le registre des passions se nomme amour.
En voulant souligner l'importance de l'espace dans l'oeuvre de Cormac McCarthy, le critique américain Robert Jarrett affirmait: «While McCarthy's landscapes hold significance, their meanings are indeterminated.»
Une lecture, fût-elle superficielle, des Villes invisibles d'ltalo Calvino, suffit à confirmer une intuition que suggère déjà le titre, soit que l'espace y est problématisé et ce, d'une façon fort singulière.
Immobilité, infinité, absence de traces: trois caractéristiques du désert qui s'associent, dans l'imaginaire occidental, à l'idée d'intemporalité. Ainsi parle-t-on de sables éternels pour traduire l'impression de temps suspendu qui émane de la permanence et de l'anonymat des dunes.
Le roman Un thé au Sahara (The Shelterillg Sky, 1949), de l'Américain Paul Bowles, présente l'histoire d'un couple, Port et Kit Moresby, voyageant en Afrique du Nord. La traversée de ce territoire les fait pénétrer de plus en plus profondément dans le monde arabe.