Un texte d'Isaac Jogues sera commenté sous un certain angle: celui de la détermination d'un regard qui fonctionne comme miroir et adresse: une destination de l'image qui vient au corps pour en dire l'incarnation. Mais le corps du martyr n'est sans doute vrai qu'à son image, l'image en détient la vérité, elle tire l'oeil au-delà de lui-même, dans le creuset du visible, la béance de la blessure, vers les régions obscures de l'imaginaire et du fantasme.
Isaac Jogues s'est fait l'écrivain de son martyre dans le temps d'une mort différée. Parce que son supplice ne lui a pas donné la mort, la mort est encore à venir et «Isaac Jogues» demeure en reste. Entre le temps du martyre et l'événement de la mort s'ouvre donc un intervalle, un peu de durée que Jogues interprète comme un retard et une erreur, mais qui est aussi un temps d'écriture; un montage, un agencement où la position du sujet est entraînée par la conscience d'une énonciation spécifique qui achemine dans le texte le procès du corps incarné.
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