Espagne

Antoine Watteau, «La conversation»
Waters, Roderick-Pascal

«Sprezzatura», «despejo», «je-ne-sais-quoi»: cachez cette distinction que je ne saurais voir?

Faut-il pour autant envisager la «migration interdiscursive» sur le mode de la trahison, voire du déracinement? Inversement, quelles sont les modalités d’un nouvel enracinement? Si l’indissolubilité de l’horizon et du discours qui s’y inscrit s’avérait indépassable, toute traduction serait fausse monnaie.

Regards littéraires sur une crise du temps. Intertextes et présentisme

Il ne me semble pas irréaliste de croire que cette crise du temps diagnostiquée par de nombreux penseurs se reflète dans la production littéraire contemporaine. L’importance des écritures autofictionnelles dans les dernières années, par exemple, pourrait être interrogée à l’aune de ce constat. Cependant, d’autres pratiques littéraires fragilisent l’équation. Je souhaite ici proposer une mise à l’épreuve de l’idée du présentisme contemporain par le biais d’une réflexion sur l’intertextualité. Le texte «Le mal de Montano» (2002) d’Enrique Vila-Matas, qui se construit en multipliant les références aux œuvres littéraires qui le précèdent, me permettra de questionner les rapports au temps qu’une écriture intertextuelle peut développer. J’interpréterai le regard sur le monde contemporain qui est véhiculé dans ce texte, pour ensuite interroger la signification d’une des idées centrales dans celui-ci, soit la nécessité pour le narrateur de lutter contre la mort de la littérature. Nous verrons que cette lutte entraîne un rapport particulier au temps. J’aborderai aussi la représentation dans ce texte de deux événements contemporains majeurs, soit le passage dans le XXIe siècle et les attentats du 11 septembre 2001, qui peuvent être considérés, à la suite de la chute du mur de Berlin, comme étant des moments phares dans la précarisation de notre rapport au temps.

Du silence à l’oubli: étude de cas de la (re)construction filmique de la mémoire des prisonniers politiques franquistes

Solder une dette envers les victimes du franquisme, du moins y contribuer, c’est l’enjeu du documentaire Presos del silencio (2004). Dans ce film, divers témoignages d’espagnols anarchistes et républicains font état d’une expérience sensible de la guerre d’Espagne, de l’exil, de la répression et du silence imposé d’abord par le régime du dictateur Franco puis par une Loi en 1977 (connu comme Pacte de l’oubli).

«Et tous des Français». L'assaut touristique des routes d'Espagne dans «Dix heures et demie du soir en été» de Duras

Claudia Bouliane présente une première exploration de l'œuvre de Marguerite Duras, Dix heures et demie du soir en été.

«Cette exploration s'inscrit dans le cadre de mon proejt de recherche actuel sur les Trente Glorieuses du tourisme de masse, lequel consiste en l'étude de la littérature française des trois décennies qui vont de 1950 à 1980, lors desquelles le phénomène social -qui fait désormais vivre des influenceurs par dizaines de milliers- a pris son essor.»

Aissaoui, Marwa. Année inconnue. «Photo au port», [Photographie].
Ben Rejeb, Amira

L’expérience de l’absence dans «La Vie voyageuse» de Maylis de Kerangal

La Vie voyageuse traduit le désir immense, non pas seulement de changer d’air, de décor, mais de changer de vie: s’absenter de son entourage pour découvrir son propre monde, toutes les dimensions de son existence. L’absence des disparus va révéler à la protagoniste une nouvelle dimension d’être: l’absence comme présence à soi.

Écran de chair, canal fétiche

Œuvre référencée: Ferré, Juan Francisco. (2012) «La Fête de l'âne». Admirablement traduit en français par François Monti en 2012, un an après «Providence», aux éditions Passage du Nord-Ouest, «La Fête de l’âne» de Juan Francisco Ferré se présente comme une tentative de démantèlement de l’idéologie et de la geste terroriste, à travers l’exemple de l’Organisation, groupuscule postiche de l’ETA basque indépendantiste.

Codification universelle de l'Inquisition dans l'Église post-tridentine. Le «Directorium inquisitrum» de Nicolas Eymerich (v. 1376) revu par Francisco Peña (1578-1585)

Dans la seconde moitié du XVIe siècle, un théologien et canoniste espagnol, Francisco Peña, entreprend l'édition et la révision d'un manuel des inquisiteurs, le «Directorium inquisitorium», composé à la fin du XVIe siècle par un dominicain espagnol, grand inquisiteur d'Aragon, Nicolas Eymerich.
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