Cet ouvrage rassemble les communications présentées lors du colloque «Archive et fabrique du texte littéraire» qui s'est tenu à l'Université de Sherbrooke dans le cadre du 69' Congrès de l'Acfas.
Au départ, l'objectif de ce texte était de dégager une analyse du roman de Maurice G. Dantec, Les racines du mal, en regard de la science et de ses représentations. Nous avions choisi de nous concentrer sur les rapports qu'on peut retrouver dans le roman entre science, laboratoire, corps, meurtre gratuit, mysticisme chrétien et nature du ma!...
Est-ce que la science et la littérature participent aujourd'hui d'un questionnement similaire? Le champ de la connaissance serait-il le lieu d'une nouvelle alliance entre l'observation scientifique des phénomènes et la production du sens?
Plus qu'un discours d'autorité, la science est devenue, au cours des deux derniers siècles, une nouvelle religion avec ses dogmes, ses lois, ses prêtres et ses avatars technologiques.
Romancier, dramaturge, essayiste, commentateur de son propre travail, Gombrowicz est avant tout penseur. Passionné précoce de philosophie, il le demeurera jusqu'à la fin de sa vie, comme en témoigne son Cours de philosophie en six heures un quart.
L'un des traits dominants de la science-fiction, faut-il le rappeler, tient à sa tentative de joindre aux discours fictionnels certains discours de la science; à l'intérieur du topique scientifique est ménagé un espace de dialogue avec le discours littéraire où se côtoient le pouvoir d'évocation de la métaphore et une forme d'évaluation des faits ou théories scientifiques.
Brazzaville plage s'ouvre sur cette courte citation de Socrate, en exergue: «La vie que l'on ne soumet pas à l'examen ne vaut pas d'être vécue!» L'esprit du roman est ainsi donné: celui-ci s'inscrit d'emblée dans un processus d'analyse, d'examen, de quête de sens.
Cette analyse s'intéressera à la figure du surhumain et à un certain nombre de figures secondaires telles qu'elles se présentent dans les fictions de Stanley Kubrick (2001, l'odyssée de l'espace), Michel Houellebecq (Les particules élémentaires) et Maurice G. Dantec (Babylon Babies).
On pourrait avancer que les textes de ce recueil sont nés d'une affirmation a priori banale: les sciences sont indissociables de la culture, la culture n'a de sens que si les sciences l'enrichissent de ses découvertes.
Que l'autre soit objet de fascination n'est pas un fait nouveau; les récits de voyages, chroniques d'explorateurs ou de colonisateurs ne font que l'affirmer. Aujourd'hui, nous vivons dans un monde qui semble privilégier la mise en contact de sphères culturelles différentes, voire opposées, et il est intéressant de constater que l'autre suscite toujours l'intérêt, autant chez les anthropologues et les ethnologues que chez les psychologues, philosophes ou littéraires.