Brèves
Mettre le savoir en jeu Bourbaki bombarde le lecteur d’informations scientifiques, littéraires, politiques ou historiques, au point où le savoir devient le thème principal du recueil. Il me semble que ce souci fou du détail, cette obsession encyclopédique, ce besoin maladif de recycler le savoir historique et scientifique pourrait non seulement révéler un éclectisme typique du post-modernisme, mais aussi une tentative de «cerner un monde qui nous échappe de plus en plus, qui perd son épaisseur, englué dans la propagande, là où le non-sens passe pour le sens».
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par Pierre-Paul Ferland par Ferland, Pierre-Paul 25 aoû |
Sophomore Jinx Dans Soon I Shall Be Invincible, Grossman alternait entre deux narrateurs de chapitre en chapitre, passant de la perspective d’une super-héroïne recrue à celle du scélérat ultime, et ce va-et-vient dynamisait à merveille la lecture. Dans You, Grossman a plutôt opté pour des chapitres très brefs qui, forcément, passent un peu rapidement sur ce qu’ils abordent. Cette structure narrative est hélas un reflet de l’ensemble du projet «la littérature aborde le vidéoludisme» de l’écrivain: trop superficiel. |
par Gabriel Gaudette par Tremblay-Gaudette, Gabriel 18 aoû |
Chassez la famille... Les va-et-vient entre les membres de la famille, les époques et les générations, dans ces livres, tendent à estomper la linéarité au profit de regroupements isotopiques ou thématiques. |
par Pierre-Paul Ferland par Ferland, Pierre-Paul 13 aoû |
La vérité, toute la vérité Dans les bureaux de l’assurance-maladie, une fille demande: «Profession?» Paraît que les poètes ça ne ment pas, alors bon, pas le choix hein, le poète répond la vérité. «Poète.» Sceptique, la fille lâche une bombe. Elle demande: «Pour de vrai?» En réponse à cette insulte, Patrice Desbiens intitule Pour de vrai sa quatrième publication à la maison d’édition L’Oie de Cravan. |
par Mathieu Simard par Simard, Mathieu 20 mai |
Risques et succès de l'urgence d'écrire S’il y a bien une déclaration d’écrivain dont je me méfie, c’est celle où l’auteur dit à propos de sa plus récente parution qu’elle a été «écrite dans l’urgence». D’une part, j’ai l’impression (peut-être non fondée) que la création littéraire ne peut être pleinement complétée que lorsqu’un effort de réflexion abouti et un processus de parachèvement formel sont investis dans l’écriture, ce que la mise sous presse d’un livre dans les délais les plus brefs ne saurait permettre. D’autre part, il m’a toujours semblé que la volonté d’un écrivain de communiquer au public ses impressions sur un événement d’actualité relève d’un certain narcissisme. C’est donc avec appréhension que j’ai lu deux œuvres centrées autour des événements politiques de 2012, soit Terre des cons de Patric Nicol (La mèche) et Année rouge de Nicolas Langelier (Atelier 10, collection «documents»). |
par Gabriel Gaudette par Tremblay-Gaudette, Gabriel 24 avr
Montréal,
Atelier 10,
2012
102 pages.
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Avant le monstre Le roman graphique est très détaillé et contient un appendice d'une vingtaine de pages fournissant les sources à partir desquelles Backderf s'est documenté et des précisions supplémentaires sur ce qui est représenté dans la bande dessinée. Toutefois, l'étude psychologique ne va pas très loin. L'auteur se garde, avec une prudence avisée, de poser des diagnostics et des jugements définitifs sur ce qui a pu mener Dahmer à commettre ses crimes horribles, et émet plutôt une série de questions qui le hantent à ce jour. Cette approche, qui évite à la fois le détachement clinique d'un regard scientifique et le récit rétrospectif complètement pétri de pathos, aboutit à une oeuvre bien équilibrée et troublante. |
par Gabriel Gaudette par Tremblay-Gaudette, Gabriel 26 fév |