
Seul avec les autres, telle est la position particulière de l’internaute face à l’œuvre en réseau dont la finalité principale est de construire un lien esthétique avec le spectateur sur le mode de l’échange et de la rétroaction. Ainsi le réseau génère une tension entre le rapport individuel de frontalité que le dispositif Web implique et le désir de partage de l’usager, sa visée d’intégration dans une collectivité virtuelle. Le point commun de ces formes d’art en réseau est de regrouper une collectivité, voire même, selon l’impact visé, de créer une communauté particulière, par le biais d’une expérience unique partagée sur une tribune ou un forum, ou encore d’un événement spécial initié par la proposition artistique. La collectivité partage un espace : dans le cas qui nous intéresse, elle partage un site Web, sans avoir nécessairement de liens préalables et de points communs, alors que la communauté partage des intérêts, des pensées, un code, des références, un mode de vie. Publique, émotive, la socialité numérique est aussi engagée, elle revendique et défend diverses positions, certaines relevant ouvertement de l’activisme. Dans ce dernier cas, les modes « d’être ensemble » sont complétés par des modes de « faire ensemble ».
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Chrysalide humaine (navigation filmée #1)
Chrysalide humaine (2008) de Jeanne Landry-Belleau s’appuie sur une métaphore organique pour illustrer les potentialités d’échange propres au réseau. Son œuvre explore les fondements du Web participatif. Le site se propose comme tribune de réflexion sur ce que l’artiste désigne comme des valeurs humanistes partagées par la collectivité. L’œuvre appelle la participation, invite à l’écriture et au partage des idées, lesquels témoignent de la diversité de la collectivité qui l’anime.
Qui nous sommes / Who We Are (navigation filmée #1)
Le site Qui nous sommes/Who We Are, réalisé par Turbulent Kngfu à l’Office national du film du Canada en 2007, opère un véritable forum, ne se contentant pas de dresser un portrait externe et distancié du multiculturalisme mais s’appuyant sur les témoignages des internautes qui l’alimentent. La mosaïque culturelle est révélée par une mosaïque spatiale, laquelle donne accès à de courtes vidéos réalisées par les participants des diverses communautés constituant la population canadienne.