Soudan, Franck

Statut de l'individu: 
Chercheur·e
Artiste
Développeur/se Web

Franck Soudan est docteur en sciences de l'information et de la communcation et en Art de l'Université de Savoie, France. Ses recherches portent notament sur la place du code dans les pratiques artistiques numériques contemporaines. Il a développé des logiciels dans le cadre de plusieurs projets artistiques avec Marc Veyrat notamment, U-rss.

Résumé de son sujet de Thèse: "Le code et le territoire Manières de s'approprier l'algorithme au sein des institutions culturelles"

L'originalité des “Chemins de la Culture” est de se baser sur un existant, d'en extraire une matrice qui soit autant physique que symbolique afin d'assurer une animation (lat. anima : souffle) de ce même existant (un territoire habité), et ce à l'échelle d'une ville et de façon pérenne. Dans le cadre d'une politique culturelle institutionnelle, ceci est relativement nouveau, puisqu'il ne s'agit pas ici d'investir un ou plus- ieurs lieux, ni même d'intervenir ponctuellement sur le tissu culturel du territoire, mais bien de convoquer pro- gressivement ce territoire pour ce qui le re-lie (physiquement ou symboliquement), ce qui, en connectant toutes les parties avec l'extérieur, est capable de produire un mouvement. L'idée étant ici d'établir un réseau de points moteur, une trame réelle et virtuelle permettant au citoyen de poursuivre un cheminement nœud à nœud, de s'arrêter et de reprendre son parcours dans une ville balayée (et surtout organisée) par des flux. Le cheminement, le parcours flottant constituerait alors le mécanisme d'accès à la culture et le flâneur la figure contemporaine du découvreur d'art. L'usage des nouvelles technologies de l'information et la com- munication serait alors justifié - dans un tel dispositif - comme étant le seul capable de soutenir cette forme émergente de la culture. La recherche exposée dans cette thèse porterait donc essentiellement sur la création et l'étude de ce dispositif, de ce système d'information mis en place au carrefour du réel et du virtuel. En cela, la thèse présenterait une filiation forte avec mon mémoire de recherche. La pénombre, que j'utilise comme méta- phore dans mon mémoire pour définir l'espace de tension propre à la création de l'image d'art programmé est également un carrefour. Effectivement, mon travail de recherche en Master s'attache à décrire le lieu de l'art programmé comme une zone semi-opaque, un filtre de lumière, une interface donc, où des intentions traduites en langage, impactent l'image de façon plus ou moins définitive. L'ensemble désignant bien un passage constant du réel à un virtuel. La principale valeur ajoutée de ce type de recherche étant que le dis- positif des “Chemins de la Culture” a à sa charge de jeter l'image dans l'espace publique, un espace collectif en mouvement. Comment cet ensemble d'outils opératoires serait articulé, croisé à un existant physique, appliqué à un territoire dont il faudrait au préalable extraire une identité ? À partir de quelles observations implanter (programmer) un réseau dynamique moteur pour que ce dernier soit apte à émuler un nouveau paysage culturel ? Dans un premier temps, on s'attachera donc à identifier les processus par lesquels une population s'est appropriée un territoire et son histoire. Cette étude anthropologique aura pour but d'extraire un existant (nous pourrions dire une palette de couleur...), un état des lieux construit à partir d'une écoute at- tentive des habitants sur lequel viendront ensuite s'appuyer nos propositions hypermédias. Celles-ci auront pour objectif de décloisonner les publics vis à vis d'une pratique artistique, de créer des liens culturels entre les habitants de Bourg-en-Bresse et leur territoire, de les inciter à développer des points de vue dans une at- titude critique et citoyenne. Simultanément à ces installations, par un monitorage constant des déplacements et des flux que les bornes supposent, il s'agira de collecter les traces de ces transformations, les change- ments effectifs des pratiques des publics. En résumé il nous faudra penser le dispositif des “Chemins de la Culture” comme un système névralgique dont le centre décisionnel réagirait à chaque stimuli par un feedback rétroactif sur le modus operandi, le scénario originel.

source: http://www.theses.fr/s97526, consulté le 30 mars, 2015.

Références

Fiche du Répertoire