
Le témoignage fait partie d’une structure globale qui implique l’expérience, la mémoire et la parole. Au même titre que le document et le documentaire, il comporte une certaine présomption de véridicité qui le distingue de la fiction. Il s’appuie sur une réalité antérieure dont il constitue la trace. Exutoire pour la douleur physique, psychologique et émotive, le témoignage livre une vision à la première personne d’une situation particulière, souvent difficile mais pourtant racontée, à laquelle l’internaute s’identifie en partie.
Le témoignage, par sa frontalité, est engagement. Engagement du narrateur, duquel il est indissociable, sa portée cathartique tenant à la sincérité du discours. Quelqu’un se raconte pour créer un lien avec le spectateur qui cherchera à son tour à vivre une expérience, car tout l’intérêt du témoignage tient de la contagion passionnelle. Engagement du lecteur, qui orientera son écoute vers l’autre, réceptif à sa réalité, dans cette relation empathique qui se construit par le travail de l’art. Le témoignage est double, il raconte des faits et véhicule des émotions : devient ainsi un lieu intersubjectif où des sensibilités s’accordent et s’interpellent.
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Face to Face, Stories from the Aftermath of Infamy (navigation filmée #1)
Réalisée à la suite des attentats contre le World Trade Center, Face to Face, Stories from the Aftermath of Infamy (2001) de Rob Mikuriya propose une confrontation polyphonique entre deux événements traumatiques de l’histoire contemporaine américaine, l’attaque de l’armée japonaise sur Pearl Harbor, le 7 décembre 1941, et les attentats du 11 septembre 2001. Face to face raconte le quotidien difficile d’américains ordinaires vivant avec le « visage de l’ennemi ».