Soumis par Sandra Dubé le
"Campbell mixes the classic request of hypertext, to map and explore, with the growing demands of new fiction to listen and watch and 'read' in a multimedia, multi-format environment." (Ramsites)
En plus du texte, les images racontent les aventures surnaturelles dont le personnage est témoin. Des hyperliens sont présents, avec les dates indiquant le moment du rêve ou de la vision, et redirigent vers des vidéos de choses étranges qui apparaissent au protagoniste. Le premier lien rencontré par l’internaute est «rucksack and trainers». Dans «19th August», le protagoniste a eu une vision: la vidéo nous montre un champ avec un édifice en feu. Un jeune garçon au visage sans traits, portant un sac d’école, est face à l’écran. Une phrase émerge, commentant le contexte de l’apparition: «Sometimes it would strike hard the view from the edge of the school field some distant blaze oblivious to everyone.» Il est le seul à voir ces choses. Les autres passent, mais ne remarquent rien. Il se sent bien seul devant cette situation et ces visions d’un danger à venir, d’un futur en feu. La dernière animation vidéo est accessible via un hyperlien dans la phrase suivante: «I had promised to come with you». Cette prémonition, datée du «10th December», amène l’internaute dans un tunnel. Il le traverse accompagné, présume-t-on, du protagoniste. Des phrases défilent rapidement, un peu trop même pour parvenir à les lire correctement. Elles annoncent une rencontre à venir, celle du mystérieux personnage qui parle de l’au-delà: un visage vert, à peine perceptible, apparaît à l’écran pour une seconde. Devons-nous en conclure qu’un fantôme est à l’origine des messages paranormaux?
L’œuvre est composée de textes animés, d’images, de vidéos et d’hyperliens, et contient également de la musique et des effets sonores qui jouent un rôle important en dynamisant la narration hypermédia de telle sorte que l’exploration devient nettement plus angoissante. Le rythme musical de Dim O’Gauble affecte énormément l’expérience de l’internaute et la rend très perturbante.
Le visuel de l’interface accentue également l’inquiétude qui règne en maître dans cette œuvre. D’abord aux allures labyrinthiques, l’interface est un mélange de dessins et de collages aux couleurs sombres et à la disposition chaotique. Flèches, échelles, lunette, livre, radio, papillon, commode, masque, fleurs, chiffres et escalier meublent le décor. À première vue, la direction à prendre ne semble pas évidente. Or, des flèches guident la navigation et l’internaute doit se soumettre à leurs orientations. Un seul chemin est possible. Les flèches divisent la narration et c’est en les activant que le texte devient lisible.