Soumis par Sandrine Galand le
Avec l'oeuvre IP Monochrome (ou «Internet Protocol Monochrome»), Reynald Drouhin propose une relecture informatique du concept de monochrome, clin d'oeil au peintre Yves Klein et à son IKB (ou «International Klein Blue», teinte de bleu profond brevetée le 19 mai 1960 à l'Institut national de la propriété industrielle). Toute connexion sur le site d'IP Monochrome génère automatiquement un nouveau monochrome. En effet, les chiffres composant chaque nouvelle adresse IP détectée sont immédiatement transformés en valeurs hexadécimales [1] RVB («rouge vert bleu», format de codage informatique des couleurs utilisé par la majorité des écrans), offrant une référence-couleur unique. Ainsi, chaque monochrome ne correspond pas à un individu, mais plutôt à une adresse IP. Tous les monochromes générés sont conservés et placés en mosaïque selon l'ordre des connexions enregistrées. L'oeuvre engendrée est donc à la fois autonome et collective. L'internaute, créateur malgré lui, n'a aucune influence sur la couleur de «son» monochrome et voit sa création s'insérer, anonyme, dans l'immensité du réseau. Les seules informations reliées à la nouvelle teinte seront sa date de création, le pays de connexion, sa couleur codée en html-hexadécimal, le nombre de visites ainsi que le nombre total de monochromes engendrés. Notons que Reynald Drouhin continue son exploration des monochromes numériques avec le projet IPC («Internet Protocol City»).
[1] Le système hexadécimal est un système de numération positionnel en base 16. Il utilise 16 symboles, en général les chiffres arabes pour les dix premiers chiffres et les lettres A à F pour les six suivantes. [...] Ce format est largement utilisé en informatique, car il offre une conversion facile avec le système binaire employé par les ordinateurs. (http://fr.wikipedia.org/wiki/Hexad%C3%A9cimal)