Le XIXe siècle voit l’alphabétisation massive de la population française et la démocratisation de l’accès au livre. Chez Zola, même la courtisane sans éducation exprime des jugements littéraires: «Elle avait lu dans la journée un roman qui faisait grand bruit, l’histoire d’une fille; et elle se révoltait, elle disait que tout cela était faux, témoignant d’ailleurs une répugnance indignée contre cette littérature immonde, dont la prétention était de rendre la nature; comme si l’on pouvait tout montrer! comme si un roman ne devait pas être écrit pour passer une heure agréable! En matière de livres et de drames, Nana avait des opinions très arrêtées: elle voulait des œuvres tendres et nobles, des choses pour la faire rêver et lui grandir l’âme.» («Nana», Gallimard, 2002 [1977], p. 370)