Montreal

Des vertus de la rumination

Œuvre référencée: Bock, Raymond. (2011) «Atavismes». Il y a une vitalité dans la fiction de Bock qui s’écarte d’un discours de rejet, de répudiation du «destin» québécois. Même si on suit tout au long d’«Atavismes» «l’homme typique, errant, exorbité» d’Aquin, «fatigué de son identité atavique et condamné à elle», il y a chez ce sujet la soif de traquer partout les traces de son histoire, une histoire ancrée dans la mémoire du corps.

La beauté bousculée

Œuvre référencée: Beauregard D., Virginie. (2010) «Les heures se trompent de but». Dans un monde saturé d'images, de matériel, de gens, où il y a à peine de place pour soi, la subjectivité demeure une matière précaire. Bien sûr, la poésie procède toujours d'une expression du «je», mais l’écriture de Virginie Beauregard D. dans «Les heures se trompent de but», comme un grand pan de la poésie contemporaine, montre que cette prise de parole ne peut plus s'effectuer à huis clos, même s'il se produit un retour du sujet.

Déprime profonde

Œuvre référencée: Zviane. (2010) «Apnée». Aborder le thème de la maladie mentale dans une œuvre d’art est un choix périlleux, parce que cette décision entraîne dans son sillage un paradoxe: traiter d’une affliction mentale par le spectre étroit du rationalisme est sans doute une approche juste eu égard aux implications médicales du sujet abordé, mais peut laisser de côté les aspects émotifs très pénibles corollaires à cette condition. En revanche, la représentation des aléas d’un esprit atteint par le figuré et le symbolique parvient à restituer de manière plus frappante et émouvante l’épreuve que constitue un épisode de maladie mentale.

Le visage de l'histoire

Œuvre référencée: Mavrikakis, Catherine. (2011) «Les derniers jours de Smokey Nelson». Si le Raskolnikov de Dostoïevski, dans «Crime et châtiment», représente le meurtrier qui par son crime et par la conscience de la culpabilité qui en découle réussit à communier, dans le repentir, avec la communauté humaine universelle, si la Thérèse Raquin de Zola représente au contraire celle dont le crime comme la déchéance qui en découle reconduisent la destruction de cette même communauté, Smokey Nelson, pour sa part, est le meurtrier séparé de son crime et sans rapport avec celui-ci, la possibilité d'un tel rapport lui ayant été confisquée.

viseur et tungstène

10 juin 2011 – L’appareillage du regard. Jasant avec le flâneur en chef il y a quelques jours, autour de la photographie et autres sujets croisés, il a mentionné apprécier particulièrement mes photos prises dans le métro. « On sait quel est ton sujet », qu’il m’a dit. Ce à quoi j’ai bredouillé quelque chose du genre: «Tu sais, dès qu’on se met à jouer minimalement avec les contrastes, on en vient à supprimer le regard. C’est vrai qu’ils sont, disons, tristes, mes sujets. Peut-être plus qu’ils ne le sont vraiment.» Parce que je ne savais pas encore tout à fait si le choix de photographier ces personnes transpirant la solitude, voire la tristesse dans certains cas, était conscient. Depuis deux, trois jours, je rumine la chose.

Scènes de cul postmodernes et autres allusions à la neuvième porte du corps

Œuvre référencée: DesRochers, Jean-Simon. (2009) «La canicule des pauvres». Nous avons donc entre les mains un «roman adressé à ceux qui ne lisent pas» et, ironiquement, c’est en faisant une analyse plus poussée des éléments inhérents à la littérature postmoderne que le lecteur plus aguerri trouve son compte. C’est donc dans cette optique que j’ai choisi de lire La canicule des pauvres et je vais montrer comment les multiples mises en abyme, l’intertextualité et les différentes formes d’intermédialité servent à générer l’autoréflexivité de l’œuvre et de son contexte d’édition.

La littérature postironique, une rebelle qui vous veut du bien

Œuvre référencée: Langelier, Nicolas. (2010) «Réussir son hypermodernité et sauver le reste de sa vie en 25 étapes faciles».Une œuvre plutôt éclectique, intitulée «Réussir son hypermodernité et sauver le reste de sa vie en 25 étapes faciles» de Nicolas Langelier (2010), récupère une réflexion sur l’ironie entamée chez nos voisins du sud.

Pages

Subscribe to RSS - Montreal