Nombre de thèmes, de figures, de caractéristiques littéraires (narratives, énonciatives) permettent de lire, dans le corpus de Marguerite Duras, une interrogation constante sur l'identité, les rapports entre les sexes et la sexualité, l'enfance, la violence (et la criminalité), la folie, la possibilité ou non de raconter et donc, au final, d'écrire. De fait, chez Duras, l'écriture est un travail d'effacement continu, et le lieu d'un jeu de bascule entre le rien et le tout, le féminin et le masculin, le soi et l'autre, l'ici et l'ailleurs, le dicible et l'indicible...
Ce qu'elle nomme une «écriture courante» est une écriture qui met en péril les formes (littéraires, journalistiques, cinématographiques), s'attaque à l'ordre et aux discours, met en scène un désordre spatial et temporel ainsi qu'une dépersonnalisation du sujet, échappant aux classifications et aux cristallisations. Comme l'écrit Michel de Certeau, Duras n'articule aucune méthode qui permettrait l'acquisition d'une vérité. Cette écriture du danger se niche plutôt aux limites du perceptible.
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