Université du Québec à Montréal

Poétiques de l'absence chez Marguerite Duras

Cahiers Figura
Année de parution:
2012
N° de la publication:
31

L'oeuvre de Duras semble être impensable en dehors des absences qui l'habitent et la hantent, qui font corps avec elle. Ainsi, son oeuvre travaille comme un organe vivant qui désire franchir le seuil d'une plénitude qui ne pourra jamais être atteinte. Comment, dans les ruines, dans les «mots-trous», pour citer Duras, l'écriture émerge-t-elle? Comment saisir ce qui n'est souvent qu'une approximation? Oeuvres cinématographiques, essais, romans: l'écriture de Duras est inlassablement touchée par ces questions. Ce cahier rassemble des réflexions majoritairement issues d'un séminaire donné par Martine Delvaux sur l'oeuvre de Duras. Les poétiques de l'absence qui prennent naissance dans et par le processus créatif qui y sont explorées à partir de perspectives croisées. 

Avec des textes d'Isabelle Thisdale, Isabelle Soraru, Marie-Soleil Roy, Marie-Hélène Boucher, Ariane Audet et Eftihia Mihelakis ainsi que Catherine St-Pierre.

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Pour citer ce document:
Boucher, Marie-Hélène, Eftihia Mihelakis et Martine Delvaux (dir.). 2012. Poétiques de l'absence chez Marguerite Duras. Cahier Figura. En ligne sur le site de l’Observatoire de l’imaginaire contemporain. <https://oic.uqam.ca/fr/publications/poetiques-de-labsence-chez-marguerite-duras>. Consulté le 1 mai 2023. Publication originale : (2012. Université du Québec à Montréal, Montréal : Figura, le Centre de recherche sur le texte et l'imaginaire).

«Détruire, dit elle.» Ruine et échec chez Marguerite Duras

Nous nous proposerons de concevoir l'oeuvre de Marguerite Duras comme une oeuvre de l'échec; un échec qui serait une condition de génération de l'oeuvre. Il n'est donc pas question que l'oeuvre durassienne soit manquée: il faut plutôt parler d'une esthétique de l'échec ou encore, plus précisément, d'une esthétique de la ruine, qui serait à la fondation même de l'oeuvre.

La femme de la fin du monde. «La maladie de la mort» de Duras

Le féminin apocalyptique de Duras se situe précisément au coeur d'une absence de définition. Indifférente au regard de l'homme, la femme de «La maladie de la mort» engendre la terreur en ce qu'elle brouille les genres (sexuels, grammaticaux, textuels) et se pose passivement en amont de toute personnification genrée; avant toute grammaire, nom, pronom ou identification, elle demeure hors-différence de quelques conditions qui lui seraient imposées.

Marguerite Duras. La redéfinition de l'amour maternel

Évènements malheureux qui au-delà du ou de la journaliste qui les rapportera, dissimulent un voix, un état d'urgence, un appel au secours jamais crié par des mères désespérées, absentes ou silencieuses. Sans chercher à comprendre les causes, il y a surtout, et avant tout, un silence, une voix qui ne peut ou ne veut se faire entendre, parce qu'à la source d'un acte inacceptable socialement. Incompréhensible surtout.
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