Cahiers Figura

La femme de la fin du monde. «La maladie de la mort» de Duras

Numéro de la publication:
31
Année de parution:
2012

Le féminin apocalyptique de Duras se situe précisément au coeur d'une absence de définition. Indifférente au regard de l'homme, la femme de La maladie de la mort engendre la terreur en ce qu'elle brouille les genres (sexuels, grammaticaux, textuels) et se pose passivement en amont de toute personnification genrée; avant toute grammaire, nom, pronom ou identification, elle demeure hors-différence de quelques conditions qui lui seraient imposées. Plus encore, la femme se présente sous la forme d'une série «d'états limites», tels que les a définis Blanchot -de la folie à la passivité. Ainsi sacralisée dans son extrême soumission, déployée et performée dans le sacrifice, la passivité de la femme donne lieu à une apocalypse, au tremblement terrifiant d'un récit «qui, au contraire de la globalisation, révèle la spectralité du différentiel, d'une poïèse et de l'intraitable phantasia à l'oeuvre.»

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Pour citer ce document:
Audet, Ariane et Eftihia Mihelakis. 2012. « La femme de la fin du monde. "La maladie de la mort" de Duras ». Dans Poétiques de l'absence chez Marguerite Duras. Article d’un cahier Figura. En ligne sur le site de l’Observatoire de l’imaginaire contemporain. <https://oic.uqam.ca/fr/articles/la-femme-de-la-fin-du-monde-la-maladie-de-la-mort-de-duras>. Consulté le 1 mai 2023. D’abord paru dans (Boucher, Marie-Hélène, Eftihia Mihelakis et Martine Delvaux (dir.). 2012. Université du Québec à Montréal, Montréal : Figura, le Centre de recherche sur le texte et l'imaginaire. vol. 31, p. 89-100).
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