Demander si la poésie a un avenir aujourd’hui, c’est au moins lui accorder un présent, affirme Antoine Émaz dans son carnet d’écriture Cambouis (2008). L’activité poétique est tout entière placée sous le signe de cette précarité dans l’extrême contemporain et le corps y prend une grande place, constituant une façon d’ancrer l’écriture dans une certitude qui déborde le poème.
À partir des textes de Denise Desautels, d’Antoine Émaz, de Marie Étienne et de Robert Melançon, il conviendra de voir comment cette mise à l’avant du corps permet à ces auteurs non pas de revendiquer une unité du soi, mais une relation particulière au monde – marquée par sa porosité – à travers différentes expériences du quotidien, dont l’intimité se révèle maintenant autant l’apanage des femmes que des hommes. (Archives)