écriture

Métarécit(s) et métaféminisme dans «La maison étrangère» d'Élise Turcotte. Esthétique de la ritualisation du corps féminin

Teintée de poésie et parsemée de métaphores, l'écriture de «La maison étrangère», d'Élise Turcotte, a été décrite par Michel Biron comme se rapportant au «symbolisme soft» : «L'écriture cherche moins à ouvrir les vannes de l'imagination romanesque qu'à créer un univers symbolique à partir de l'expérience personnelle du monde.»

(Dis)jonctions du postmoderne et du postcolonial dans la réécriture. «La migration des coeurs» de Maryse Condé et «Wuthering Heights» d'Emily Brontë

Le vingtième siècle a été marqué par le démembrement des grands empires coloniaux français et britannique, après celui de leurs voisins espagnols, portugais et néerlandais. En plus de la légitime revendication politique et territoriale qui animait jusqu'alors la cause des peuples colonisés, le questionnement des métarécits par la pensée postmoderne peut alimenter la remise en cause de la logique du progrès civilisateur qui teintait le discours des penseurs coloniaux.

Par le film, revenir toujours à l'écrit

Il y a dans tout film, selon Marguerite Duras, un «livre occulté». C’est donc par l’intrication et la confrontation de ces deux moments de la création —le livre/le film— que Marguerite Duras parvient à saisir la nature de l’écriture. Le film est toujours un maillon de la création qu’il vienne avant ou après le texte, et selon les principes de la poétique durassienne de l’ombre interne, il n’existe que pour être oublié, nié et dépassé.

Mot de clôture

On s'était donné comme objectif de re-interogger le cinéma de Duras à partir d'une table rase. Ce que j'ai trouvé très riche, c'est cette interrogation de l'image, du texte et des relations texte-image. C'est quelque chose de continu, une interrogation en work in progress.

L'écriture de la littérature

Savoir pourquoi Marguerite Duras était revenue à l'écriture à la fin des années 1970 («Le retour au pays natal») ne peut répondre à la question de pourquoi elle avait quitté l'écrit pour passer au cinéma dans les années 1960/1970. Son assertion: «je fais des films pour occuper mon temps» n'est pas très éloignée de celle-ci: «dans la solitude, je n'avais rien d'autre à faire qu'écrire».

Le road beat ou l'écriture vagabonde

Dans ma jeunesse, année après année, j’allais voir un charlatan qui s’arrêtait en ville au printemps. Habillé en gitan, l’homme criait à pleins poumons sa phrase intrigante : «Allez, venez voir le seul cochon à trois têtes du monde, allez, allez, approchez.» Immanquablement, j’étais curieux. Je payais les deux dollars et je passais derrière le rideau rouge.

Juste là

Il m’arrive parfois de penser que je suis punie. Que les mots m’évitent avec acharnement. Comme si je les avais brusqués. Les mots sont donc si frileux qu’il faille les approcher, chacun, à pas feutrés, presque sournoisement? Et les effleurer, venir à eux de biais pour pouvoir les longer tout en respectant leur espace propre? Peut-être que l’écriture, alors, ce n’est plus chercher ni rendre compte, mais accompagner.

L'errance féconde

Je crois qu’on est toujours à mi-chemin entre ces lieux d’où l’on vient et ceux vers où l’on va. On transporte dans ses valises les marques du passé et on conserve des attaches à ces lieux antérieurs. Il est donc toujours question à la fois du désir de se surpasser —et parfois de s’oublier— en jouissant de sa liberté de créateur, et de l’impossibilité de se défaire de l’histoire qui nous a fondés, des vestiges qui nous habitent.
Cahiers Figura

Université du Québec à Montréal

L'atelier de l'écrivain 2

Directeur·trice(s):
Le groupe Interligne
Brassard, Denise
Carpentier, André
Dupré, Louise
Lapierre, René
N° de la publication:
25
2010
Tout écrivain se constitue progressivement une représentation de lui-même en tant qu’écrivain, laquelle, convoquant et aiguisant son sens critique, détermine forcément sa pratique.
S'abonner à RSS - écriture