La tentation de se fondre à un fil de pensée jusqu'à ce qu'il dépasse l'entendement nous entraîne dans un plongeon vertigineux et sans contrainte dans la réflexion.
Quand je prends le temps de lire le texte que je suis en train d'écrire, à voix haute ou non, pour quelqu'un ou pour moi-même, je tente une mise en scène. J'essaie alors d'accorder les mots et la vie du corps.
Il se dit apprenti écrivain: apprenti d'une discipline à temps dérobé, écrivant dans son atelier public aux heures de pointe, de voyagement, carnet sur les genoux, plume à la main.
Il faut lire de la bonne mais aussi de la mauvaise littérature, car comment pourions-nous apprécier la première à sa juste valeur et la mettre en perspective sans le secours de la seconde?
Durant l'hiver 1996, de passage à Montréal, l'exposition The Morgue d'Andres Serrano. Une trentaine de photographies montrant des cadavres humains, saisis sur pellicule dans l'intimité d'une morgue new-yorkaise.
Une réflexion sur l'expérience poétique menée à partir de mon cheminement créateur suscite d'emblée l'idée de recommencement. Le mouvement de l'écriture qui va et vient ainsi, deux pas devant, un pas derrière vers sa forme poétique, ne peut être une simple répétition.
Dans le discours populaire, on associe souvent poésie et mélancolie. Avatar de l'idéologie romantique ou fait réel? Tout dépend du point de vue. Chose certaine, la question de ce lien continue de retenir l'attention.
Pour finir, venons-en tout de suite au fait, au trognon de l'affaire, dirait Céline: Écrire, c'est faire l'expérience de l'étranger. Banalité, direz-vous, chose entendue, ressassée, parlez-nous d'autre chose.