Quand on se déplace dans l’installation photographique de Roberto Pellegrinuzzi, Mémoires (2015), on est frappé par la matérialité des photographies proposées. En effet, cette installation, plutôt qu’offrir une série de représentations, occupe surtout un espace. Cette occupation est matérialisée par 250 000 photos tirées sur papier et suspendues en une forme de nuage compact dans lequel on est invité à pénétrer. Comme d’autres l’ont exploré, tel Erik Kessel avec Photography of Abundance en 2011, ou Wang Du, notamment avec International Kebab en 2008, la matérialisation de la prolifération des images semble être un sujet de prédilection de ces dernières années. Face à cette récurrence, j’aimerais proposer quelques pistes de réflexion en partant du travail de Roberto Pellegrinuzzi.